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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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ENFANCE ET JEUNESSE 11<br />

était rare qu'un écolier sût au delà des quatre règles, et ce<br />

n'est que par hasard que quelques-uns d'entre eux avaient des<br />

notions de géométrie; mais, en revanche, on ne voyait pas de<br />

ces jeunes savants en lunettes, qui ahondent aujourd'hui dans<br />

nos troupes et font craindre que leur frêle organisation ne<br />

puisse suffire aux nécessités de la guerre. Il fallait dans ce<br />

temps de grandes choses des âmes bien trempées, avec des<br />

corps à l'avenant et de l'élan plutôt que de la méthode et de la<br />

science. Ce qu'il y en avait dans les armes de l'artillerie et <strong>du</strong><br />

génie suffisait pour guider ces soldats enthousiastes, qui nedou-<br />

taient de rien et qui avaient au cœur le vif désir de vaincre.<br />

Je me rappelle les étals-majors de cette époque; ils étaient, à<br />

peu d'exceptions près, composés de très beaux hommes, et<br />

d'hommes d'action, ou, en d'autres termes, de sabreurs, cou-<br />

verts de panaches éclatants. Mais au milieu d'eux il était facile<br />

de remarquer, à sa mise simple et modeste, un petit officier<br />

à revers noirs qui portait une carte dans ses fontes et qui<br />

était le régulateur des mouvements ordonnés par son impé-<br />

tueux général. On a peine à croire, aujourd'hui que la divi-<br />

sion <strong>du</strong> travail a mis à notre disposition tant de spécialités<br />

de toute sorte, quels résultats on obtenait avec des moyens si<br />

restreints.<br />

Mais revenons sur nos pas. On avait formé chez nous,<br />

comme ailleurs, une garde nationale. Le commandement en<br />

fut donné à un vieil officier, irlandais retraité, et mon père en<br />

devint le major. C'est en cette qualité qu'il prit la tète de la<br />

députation que la ville envoya à la grande Fédération, et qu'il<br />

embrassa le jeune Dauphin au nom des gardes nationales de<br />

France, circonstance notable et qui montre l'esprit qui régnait<br />

dans la province et celui des Fédérés en général. Cet esprit<br />

était excellent, quoi qu'on ait pu en dire par la suite, et il ne<br />

s'altéra qu'à la longue. Mon père m'a souvent assuré que les<br />

dispositions de la plupart des députations, qui figurèrent alors<br />

autour de l'autel de la patrie, n'étaient nullement douteuses;

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