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constatai que son visage était calme et son regard limpide. Le pauvre<br />

malade me regarda et, en me serrant la main dans les siennes, il dit :<br />

« Vous avez été un bon ami pour moi, docteur. Vous ne m'avez pas<br />

quitté. » Alors se passa un fait que je n'oublierai pas jusqu'à mon dernier<br />

jour, quelque chose que ma plume est impuissante à décrire. Je ne puis<br />

m'exprimer autrement qu'en disant qu'alors qu'il paraissait conserver<br />

toute sa raison, il fut transporté dans l'au-delà, et, quoique je ne sois pas à<br />

même de bien m'expliquer la chose, je suis absolument convaincu qu'il<br />

avait pénétré dans le séjour spirituel. En effet, en élevant la voix<br />

beaucoup plus qu'il ne l'avait fait durant sa maladie, il s'écria : « Voici ma<br />

mère ! Viens-tu ici pour me voir, maman ? Non, non ; c'est moi qui<br />

viendrai vers toi. Attends un instant, ma mère ; je suis presque libre ; je<br />

puis te rejoindre. Attends un instant. » - Son visage avait une expression<br />

de bonheur inexprimable ; la manière dont il parlait me fit une impression<br />

que je n'avais jamais ressentie jusqu'à ce jour ; il vit sa mère et il lui<br />

parla ; j'en suis tout aussi fermement convaincu que je le suis d'être assis<br />

ici en ce moment.<br />

Dans le but de bien arrêter mes souvenirs sur ce qui avait été le fait<br />

le plus extraordinaire auquel j'eusse jamais assisté, j'enregistrai aussitôt,<br />

mot pour mot, ce que je venais d'entendre... Ce fut la plus belle mort à<br />

laquelle j'aie jamais assisté. - (Light, 1903, p. 418.)<br />

VIIe CAS. - Je le trouve dans le Journal of the American Sociely<br />

for Psychical Research (1913, page 603) ; il représente la forme la plus<br />

simple dans laquelle se manifestent ces phénomènes. M. Rud. C.<br />

Gittermann, membre de la S. P. R. anglaise, écrit au professeur Hyslop ;<br />

Page 010<br />

Mon père est mort en Allemagne le 18 mars 1892, et ma mère vint<br />

vivre avec nous, à Odessa ; mais elle tomba malade à son tour et mourut<br />

le 6 mai de l'année suivante ,1893. De même que mon père, elle était<br />

toujours restée invinciblement sceptique pour ce qui concerne l'existence<br />

et la survivance de l'âme. Quelques secondes avant sa mort, elle reprit<br />

connaissance (elle était dans le coma depuis deux heures environ), se<br />

souleva toute seule sur son lit, tendit les bras et, avec une grande surprise<br />

peinte sur le visage, s'écria : « Papa ! papa ! » vraiment, comme si son<br />

apparition inattendue s'était présentée à ses yeux ; ensuite elle retomba<br />

dans les bras de ma femme et expira. Ma mère avait l'habitude d'appeler<br />

son mari « Papa », comme nous autres, enfants. - Je certifie que ce qui<br />

précède est la pure vérité. - (Signé : Rud C. Gitteimann.)

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