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seulement pour diminuer de nouveau, et reprendre la lutte.<br />

Page 101<br />

Pendant les cinq dernières heures de vie de ma femme; j'assistai<br />

sans interruption à cette stupéfiante vision que d'autres la définissent<br />

comme ils pourront. Il n'y avait pas moyen de la faire évanouir de mes<br />

yeux ; si je me distrayais en causant avec les amis, si je fermais les<br />

paupières, si je me trouvais d'un autre côté, lorsque je recommençais à<br />

regarder le lit de mort, je revoyais entièrement la même vision. Dans le<br />

cours de ces cinq heures, j'éprouvais une étrange sensation d'oppression à<br />

la tête et aux membres ; je sentais mes paupières lourdes comme<br />

lorsqu'on est pris de sommeil, et les sensations éprouvées, unies au fait de<br />

la persistance de la vision, me faisaient craindre pour ma raison ; de sorte<br />

que je m'adressais souvent au médecin en lui disant : « Docteur, je<br />

deviens fou. »<br />

Enfin l'heure fatale arriva ; après un dernier spasme, la moribonde<br />

cessa de respirer ; et en même temps je vis la « forme astrale » redoubler<br />

d'efforts pour se libérer. Apparemment ma femme semblait morte ; mais<br />

quelques secondes après, elle recommençait à respirer, et il en fut ainsi à<br />

deux ou trois reprises ; puis tout fut fini. Avec le dernier soupir et le<br />

dernier spasme, le cordon qui la rattachait au « corps astral » se brisa, et<br />

je vis le « corps astral » s'évanouir. Les autres formes spirituelles aussi,<br />

ainsi que la nébulosité dont la chambre était envahie, s'évanouirent<br />

subitement ; et, c'est étrange à dire, même l'oppression dont je souffrais<br />

disparut comme par enchantement, et je me sentis de nouveau comme j'ai<br />

toujours été, calme, mesuré, résolu, de sorte que je fus à même de<br />

distribuer des ordres et diriger les tristes préparatifs exigés par les<br />

circonstances.<br />

Je laisse les lecteurs libres de juger si réellement je me trouvais en<br />

proie à un accès hallucinatoire déterminé par l'anxiété, la souffrance et la<br />

fatigue, ou si par hasard il ne m'avait pas été donné d'apercevoir une<br />

parcelle de l'existence spirituelle, avec sa paix, son bonheur, sa beauté.<br />

Le Dr Renz, témoin des faits, écrit une longue lettre de<br />

confirmation, d'où je tire ce passage :<br />

Page 102<br />

Dès que la malade se fut éteinte, M. G..., qui durant six heures était<br />

resté immobile à son chevet, se leva et donna des ordres pour la<br />

circonstance avec une expression si calme d'homme d'affaires, que les

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