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vent. Nous sommes restés sur place durant une demi-heure encore, sans
remarquer rien d'extraordinaire.
J'ai pris note immédiatement de ce fait étrange, et je me suis servie
de ces notes pour rédiger ce récit. - (Signé ERNESTINE ANSE.)
Je ne reproduis que le passage suivant du témoignage du chef de la
famille :
Nous étions au milieu des ruines depuis quelques minutes, lorsque
j'ai entendu un mélodieux chant choral qui semblait prendre naissance sur
place, à peu de distance de nous ; et plus précisément à moitié chemin
entre l'endroit où nous nous trouvions et le grand mur noirci qui s'élevait
en face de nous. On chantait les psaumes des Vêpres, d'une manière
harmonieuse et solennelle. Je pourrais presque affirmer d'en avoir saisi
les mots latins. Je me suis écrié : « Comment ! voilà les moines qui
chantent en chœur ! » Mais, en disant cela, je ne doutais aucunement que
l'événement fût réel, le temps m'ayant manqué pour réfléchir que je ne
me trouvais point dans une église ouverte au culte, mais au milieu des
ruines d'une ancienne abbaye. L'un de nous a fait une remarque à ce
sujet ; aussitôt le chant s'éteignit doucement, comme il avait commencé.
Aussitôt nous avons exploré les alentours, en constatant qu'il n'y avait
personne. Je remarquai que ce chant choral était bien supérieur à tout
ce que j'avais
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entendu d'analogue durant mon existence, et surtout en France. -
(Signé : ERNEST L.-S. ANNE.)
Voici maintenant un passage du témoignage de la mère :
Nous étions tous les quatre à peu de distance l'un de l'autre, en
contemplant ces ruines merveilleuses, lorsque j'ai entendu très
distinctement un chœur de voix masculines qui chantaient des psaumes.
Au moment où j'écris, je suis encore à même de me remémorer ce
chœur ; c'étaient des voix mélodieuses et exercées qui chantaient avec un
accord parfait ; on discernait les timbres divers, fusionnant
admirablement. Tout d'abord j'ai pensé qu'il s'agissait d'un chœur église
réel, sans soupçonner qu'il s'agissait d'un cas d'audition supernormale.
L'ensemble choral retentissait comme s'il avait été chanté sous la voûte
d'une vaste église ; je suis restée à l'écouter comme fascinée... (Signé :
EDITH ANNE).