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engendrée pourrait se transmettre à d'autres personnes sensitives<br />
en des conditions qui prédisposent à ce phénomène ; en ce cas, l'idée en<br />
question pourrait revêtir des formes différentes en rapport avec les<br />
idiosyncrasies des percipients et l'ambiance dans laquelle ils se<br />
trouvent. Ainsi pour Lady Z. assise près des tombeaux de sa famille,<br />
l'hallucination primitive tiendrait à se reproduire sans modifications ;<br />
alors que, pour un passant qui parcourt une route d'où l'on ne pourrait<br />
pas normalement entendre un chant choral à la distance de trois quarts<br />
de mille, l'idée hallucinatoire s'adapterait aux circonstances sans perdre<br />
sa nature fondamentale. Avec cela, je déclare que je suis tout prêt à<br />
reconnaître que le cas paraît très remarquable et suggestif, quelle<br />
qu'en puisse être la cause.<br />
Il ne me semble pas qu'il soit nécessaire de réfuter ces<br />
affirmations de Podmore, tellement elles sont spécieuses et<br />
absurdes.<br />
Je me bornerai à remarquer que, sans doute, dans le cas dont<br />
il s'agit, nous ne pouvons pas nous empresser de conclure en<br />
faveur de l'origine spirite des faits, puisque ceux-ci ne contiennent<br />
rien qui soit de nature à nous en fournir la preuve. Mais de cela à<br />
avoir recours à l'hypothèse hallucinatoire - comme le fait Podmore<br />
- il y a un abîme. D'autant plus qu'en proposant cette hypothèse,<br />
Podmore oublie que M. B. déclare « qu'à ce moment-là il ignorait<br />
que d'autres personnes eussent perçu la même musique dans la<br />
même localité »,déclaration qui suffit pour écarter l'hypothèse<br />
hallucinatoire. En effet, puisque M. B. ne connaissait pas l'existence<br />
des faits, il ne pouvait pas être victime d'une hallucination par<br />
auto-suggestion originée par des faits ignorés de lui.<br />
On peut ajouter que l'on devrait faire la même remarque à propos<br />
des deux autres percipients,<br />
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puisqu'il ressort nettement du récit de Lady Z. que celle-ci ne<br />
savait rien des auditions analogues de son mari, Sir Y. Z., et que celuici<br />
ignorait l'expérience analogue de sa femme.<br />
Il s'ensuit que l'hypothèse hallucinatoire tombe irrévocablement,<br />
et que le phénomène d'audition musicale auquel ont été sujets les trois<br />
percipients doit être considéré de nature super normale ou<br />
extrinsèque. Seulement, il serait imprudent de vouloir aller plus loin