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connaissait la mort.<br />
Ce sont là les modes de manifestations les plus fréquents dans la<br />
casuistique en question ; soit qu'ils soient aussi les moins intéressants au<br />
point de vue scientifique. Etant donné l'état très vif de passion dans lequel<br />
se trouve probablement un mourant qui conserve la conscience de luimême<br />
; étant donné, par suite, l'état d'hyperesthésie des centres corticaux<br />
d'idéation, et les conditions plus ou moins morbides de leur<br />
fonctionnement ; étant donné, enfin, l'orientation inévitable de la pensée<br />
d'un mourant qui ne peut que se tourner avec une angoisse suprême vers<br />
les personnes chères et éloignées, et vers ceux qui l'ont précédé dans le<br />
tombeau, on conçoit aisément que tout cela doit déterminer très<br />
fréquemment des phénomènes d'hallucination subjective.<br />
Malgré cela, les méthodes de recherche scientifique nous imposent<br />
de remarquer que dans les cas d'apparitions de décédés au lit de mort,<br />
nous rencontrons une circonstance qui ne peut pas être facilement<br />
éclaircie par l'hypothèse hallucinatoire ; c'est que, si la pensée ardemment<br />
tournée vers les personnes chères était la cause déterminante des<br />
phénomènes<br />
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en question, le mourant, au lieu de subir exclusivement des formes<br />
hallucinatoires représentant des défunts - parfois même des défunts<br />
oubliés par le malade - devrait être sujet plus souvent encore à des formes<br />
hallucinatoires lui présentant des personnes vivantes auxquelles il est<br />
vivement attaché - ce qui ne se produit point. On constate, au contraire,<br />
qu'il n'y a pas d'exemples d'un mourant qui aperçoive de supposés<br />
fantômes de vivants, ou leur adresse la parole de la même manière que<br />
ces visions, ces dialogues se produisent avec des fantômes de décédés.<br />
On connaît bien quelques cas de mourants ayant eu des visions de<br />
fantômes que l'on croyait de personnes vivantes ; mais dans ces cas, on<br />
constata invariablement ensuite que les personnes en question étaient<br />
bien mortes peu de temps auparavant, quoique aucun des assistants, ni le<br />
malade lui-même, eussent connaissance de cela. Il faut bien reconnaître<br />
que ces considérations revêtent une haute valeur inductive dans le sens de<br />
l'interprétation spirite des faits, quoique la démonstration expérimentale<br />
de la légitimité de cette explication soit fort malaisée, à cause de la nature<br />
même des faits dont il s'agit. De toute façon, ces considérations<br />
contribuent à faire mieux ressortir l'opportunité d'une nouvelle analyse<br />
plus attentive des cas dont nous nous occupons.