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n'est pas elle. - Pourquoi ? qu'y a-t-il ? » Ces messieurs me montrent alors<br />
le numéro de La Presse paru le soir même et rendant compte d'un<br />
accident arrivé dans la journée à 2h. 45 (dimanche 20 mars) au<br />
Métropolitain, et parmi les blessés, le journal citait une Mme V...,<br />
demeurant rue Philippe-le-Boucher, qui avait été atteinte par des éclats de<br />
verre à la figure.<br />
L'adresse que je connaissais ne correspondant pas à celle donnée<br />
par le journal, ces messieurs en conclurent que l'accident ne concernait<br />
pas la dame V..., que nous connaissions tous, mais une autre personne<br />
portant le même nom.<br />
J'affirmai alors que l'accident devait bien être arrivé<br />
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à la dame V..., que nous connaissions et non à une autre, et<br />
j'indiquai formellement l'endroit de la blessure, ajoutant que j'irais voir<br />
cette dame le lendemain. Devant leur étonnement je n'insistais pas<br />
davantage, et le lendemain, lundi 21 mars, je fis la visite projetée.<br />
Je trouvai cette dame la tête enveloppée de bandages ; c'était bien<br />
elle qui avait été victime de l'accident relaté par le journal ; elle avait été<br />
atteinte à la pommette de la joue droite par un éclat de vitre, qui avait<br />
produit une coupure superficielle de la peau, exactement au même point<br />
que le pastel. L'accident était arrivé à 2 h. 45, exactement au moment où<br />
le tableau tombait du chevalet.<br />
L'erreur d'adresse provenait de ce que cette dame habite une maison<br />
faisant l'angle des deux rues du Marché et Philippe-le-Boucher : le<br />
reporter avait indiqué la seconde au lieu de la première.<br />
Dans les commentaires dont le Dr Breton fait suivre ce cas, il<br />
démontre qu'il ne pouvait pas s'agir de « coïncidence accidentelle » ; il<br />
remarque, entre autres choses :<br />
Dans le phénomène qui nous occupe, nous trouvons, non pas une<br />
coïncidence simple, mais bien quatre coïncidences :<br />
1° Coïncidence de l'heure - c'est à 2 h. 45 que Mme V... est blessée<br />
et c'est aussi à ce moment que son portrait tombe du chevalet ;<br />
2° Coïncidence de l'agent vulnérant - vitres des deux côtés ;<br />
3° Coïncidence de la profondeur de la blessure qui n'atteint que la<br />
partie superficielle de la peau du visage de Mme V..., et simple éraflure<br />
du pastel.<br />
Voilà bien des coïncidences. Or, ces quatre ordres de faits<br />
concordants ne semblent pas pouvoir logiquement être attribués à de<br />
simples coïncidences : il y a autre chose ! il y a un lien entre les