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illusion, fit semblant d'écouler aussi. Après quelques minutes de grande
attention, l'enfant sembla tressaillir de joie, son regard devint étincelant ; il
dit avec une voix qui exprimait bien une émotion intense : « Parmi les
voix qui chantent, je reconnais celle de ma mère ! »
Ce dernier mot, aussitôt sorti des lèvres du pauvre orphelin, sembla lui
enlever toute souffrance : son front se
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rasséréna, le regard, redevenu calme, se porta sur quelque chose
d'invisible ; en attendant, on voyait bien qu'il continuait d'écouter avec une
attention extatique les accords d'un concert qui échappait aux oreilles
humaines. On aurait dit que pour cette jeune âme commençait à poindre
l'aube d'une nouvelle existence.
Peu après, l'autre gardien, Lasne, vint relever Gomin, et le prince le
regarda longtemps d'un oeil languissant et voilé. En le voyant s'agiter,
Lasne lui demanda comment il se portait, et s'il lui fallait quelque chose. Il
murmura : « Qui sait si ma sœur a entendu cette musique de paradis ! Ça lui
aurait fait tant de bien de l'entendre ! » Alors le regard du mourant se
dirigea d'un mouvement brusque vers la fenêtre ; un cri de joie sortit de
ses lèvres ; s'adressant au gardien, il dit : « J'ai quelque chose à vous dire ».
Lasne s'approcha, en lui prenant la main. Le prisonnier inclina la tête sur la
poitrine du gardien, qui se mit en devoir de l'écouter, mais en vain : tout
était fini. Dieu avait épargné au petit martyr les convulsions de l'agonie et
la dernière pensée du mourant est restée inexprimée. Lasne plaça la main
sur le cou de l'enfant : le cœur de Louis XVII avait cessé de battre !
Dans cet émouvant épisode l'audition de la musique
transcendantale étant « élective », ce n'est pas le cas de faire de
commentaires, en attendant de parvenir aux cas « collectifs »,
confirmant indirectement les premiers.
Je ferai observer que la description des différentes attitudes prises
par le mourant, combinées avec les correspondantes exclamations de
surprise et de joie, permet de supposer que l'enfant mourant a eu aussi
l'apparition de sa mère : apparition précédée et préparée par le
phénomène analogue de la reconnaissance de sa voix parmi celles qui
constituaient le chœur transcendantal. Cette combinaison successive de
deux manifestations diverses qui convergent vers le même but, ne
manque pas de valeur suggestive,