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causes normales.
Je l'ai perçue quatre fois, et toujours dans la même localité, qui
est une route qui suit la rive gauche de la rivière Tweed, qui passe à
une distance de trois quarts de mille de l'ancien cimetière de D., situé
au sud de la route, dans une situation élevée, derrière un petit bois. Les
deux ou trois premières fois, la musique que j'ai perçue était faible,
quoique assez distincte pour qu'on pût en suivre
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les rythmes mélodiques. Je ne saurais dire pourquoi, mais chaque
fois je n'ai pas eu un seul instant la pensée qu'il s'agissait de musique
réelle, bien qu'elle ne me parût aucunement différente de celle
habituelle, sauf pour la tonalité, qui avait quelque chose d'éthérique.
Quelques années se passèrent, et j'avais tout oublié, lorsqu'il y a
peu de mois, il m'est arrivé d'entendre de nouveau la musique ; je
n'oublierai pas si aisément cette dernière audition. J'étais acheminé
vers le pays de X., où j'allais à une épreuve de tennis ; lorsque je suis
parvenu à la localité habituelle, j'ai entendu soudain une onde de
musique sonore et brillante, telle une harmonie de cuivres, flûtes,
clarinettes qui jouait du côté de l'ancien cimetière. Je ne me suis pas
rappelé immédiatement ce que j'avais entendu autrefois, et j'ai pensé
entendre une musique réelle. Ma première pensée a été que le propriétaire
de la localité, Sir Y. Z., avait accordé son parc comme but d'excursion
pour un groupe d'élèves en vacances ; ma deuxième pensée a été que la
musique était vraiment trop bonne pour une circonstance semblable. En
poursuivant ma route, j'écoutais avec un vif plaisir le concert, toujours
sans douter qu'il s'agissait d'autre chose que d'un concert réel, lorsque
l'idée me vira qu'une musique jouant aux alentours du cimetière n'aurait
pas été entendue de l'endroit où je me trouvais, à cause de la colline de
S., qui est située entre cette localité et celle où je me trouvais à ce
moment. Alors je me suis rappelé les autres auditions musicales
perçues dans le même endroit, et je suis resté convaincu que le
phénomène n'était pas de nature à pouvoir être expliqué par moi...
J'ignorais alors que d'autres personnes avaient entendu la même
musique dans la même localité ; mais on sait maintenant que Sir Y.
Z. et Lady Z. l'ont perçue à plusieurs reprises. Dans le cas de Lady
Z., la musique était chorale, sans aucun accompagnement d'instruments,
alors que, dans mon cas, il n'existait point de musique vocale. » (Signé
en toutes lettres : J.-L. B.)