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Ces paroles n'étaient pas plutôt prononcées que l'éclat fulgurant
d'une lumière rouge brilla subitement dans le second salon, séparé du
grand par une vaste baie.
Nous y courûmes pour constater un fait étrange : une lampe
surmontant un haut lampadaire et contenant une ampoule rouge de 40
bougies, dont nous ne nous servions pas à cause de la difficulté qu'il y
avait à introduire le commutateur dans la prise du courant, venait d'être
allumée. Or, le fil électrique inutilisé avec le commutateur était
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enroulé autour de la colonne, et notre surprise fut grande en voyant le
fil déroulé et le bouton en place.
Cela ne démontrait-il pas l'intelligence de l'entité invisible qui aurait
pu éteindre et rallumer une lampe blanche sans qu'on s'en aperçût, les
deux salons étaient allumés.
Malgré les doutes possibles puisque nous attendions Dufauret le
lendemain ou le jour suivant, pouvions-nous ne pas croire que ce fût lui
qui venait mettre sa promesse à exécution et d'une manière si
intelligente ?
Hélas ! le lendemain, aucune illusion n'était plus possible ; une
dépêche venue de Givet annonçait à la famille de Dufauret sa mort
accidentelle survenue quelques heures à peine avant le phénomène spirite
que j'ai tant de regret à vous écrire, mon cher Paul.
Pris des étouffements douloureux dont il nous avait parlé, et dans
un spasme déchirant sa poitrine, Dufauret avait ouvert la fenêtre pour
avoir de l'air et s'étant penché au dehors, pour appeler sans doute, il avait
perdu son point d'appui et était tombé sur le pavé de la cour de l'hôpital,
aux pieds de son ordonnance qui venait de quitter son capitaine pour aller
chercher son dîner.
La mort avait été instantanée.
Le corps du malheureux capitaine Dufauret fut accompagné à Pau
par un officier de ses camarades et enterré avec les honneurs militaires en
présence de tous les officiers du 186 régiment, qui lui avaient gardé une
fraternelle affection et d'une assistance nombreuse entourant la famille
éplorée de notre pauvre ami.
Ainsi, le plus jeune de nous trois avait quitté la vie le premier et
s'était empressé, à peine passé dans l'au-delà, de venir mettre sa promesse
à exécution.
Est-il utile d'ajouter que, depuis lors, il n'est pas loin de nous, qu'il
n'a pas quitté le plan terrestre et qu'il vient souvent communiquer avec