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Je, soussignée, certifie qu'à la date du 15 novembre 1890, pendant<br />
que je me trouvais dans la chapelle de notre cime-<br />
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tière privé, j'ai entendu de nouveau la même musique chorale que<br />
j'ai décrite dans les Proceedings de juin 1890. Le chant se prolongea<br />
durant une demi-minute environ. Je me trouvais avec trois personnes<br />
(Parmi lesquelles mon mari) et aussitôt je leur ai dit d'écouter, mais ils<br />
n'ont rien entendu. De même que la première fois, la musique consistait<br />
en un chœur de plusieurs voix, dans lequel il ne m'était pas possible de<br />
distinguer les mots. (Journal of the S. P. R. vol. V, page 42.)<br />
Podmore, dont on connaît l'aversion irréductible pour<br />
l'hypothèse spirite, fait suivre ces récits de quelques commentaires :<br />
Parmi les histoires traditionnelles de gestes et apparitions de<br />
fantômes, ainsi que dans les ouvrages du genre de celui de Mrs. Crowe :<br />
The nightside of Nature, on rencontre un assez grand nombre de cas<br />
analogues à celui dont il s'agit ; mais je doute que dans notre recueil de<br />
faits l'on puisse en trouver un autre du même type, qui soit mieux<br />
authentique que celui-ci. De premier abord, l'événement suggère que la<br />
musique de « Paradis » perçue ait été l'écho de quelque chose ayant<br />
survécu au tombeau. Le milieu même où elle se produisait<br />
harmoniserait avec cette explication ; d'autre part, on trouverait un<br />
certain rapport raisonnable dans le fait que le Requiem des décédés<br />
n'était perceptible que pour les représentants vivants de la lignée, même<br />
quand il se réalisait en présence de tiers. Mais s'il en était ainsi,<br />
comment expliquer ce qu'a perçu Mr. B. ? Et quelle signification<br />
attribuer au caractère différent de la musique qui résonnait pour les uns<br />
comme un chant choral, pour l'autre comme une musique militaire ? Je<br />
reconnais que cela ne constitue pas un obstacle infranchissable pour<br />
l'admission de l'hypothèse spirite ; mais enfin, pour expliquer ces faits,<br />
point n'est nécessaire d'avoir recours à des causes non naturelles.<br />
L'imagination, alimentée par des traditions de famille, ou par des<br />
méditations sur l'au-delà, suggérées par l'ambiance, pourraient suffire<br />
pour faire percevoir des harmonies musicales dans les sons produits par<br />
le vent dans les bois ; une idée hallucinatoire peut ainsi se greffer sur un<br />
phénomène réel. L'idée hallucinatoire une fois