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XXe CAS. - Le cas suivant, rigoureusement documenté, a été<br />
communiqué par Alexandre Aksakoff aux Annales des Sciences<br />
psychiques (année 1894, pp. 257-267). Etant donné sa longueur, je me<br />
limiterai à rapporter les quelques passages qui sont indispensables pour<br />
comprendre le sujet<br />
Ma sœur Catherine est morte en laissant une fille de 3 ans que je me<br />
suis chargée d'élever. A l'âge de 8 à 9 ans, Julie, qui ne se rappelait<br />
presque pas sa mère, commença tout à coup à parler d'elle, disant qu'elle<br />
voudrait bien voir sa maman, qu'elle avait vue en songe. Un jour que<br />
nous étions tous ensemble au salon, la petite dit : « Voilà maman qui<br />
vient » ; elle alla comme à sa rencontre, et nous l'entendîmes lui parler.<br />
Depuis, ces visions se répétèrent assez souvent. D'abord, j'ai essayé de<br />
persuader à la petite que c'était une fantaisie, que sa mère ne pouvait<br />
venir chez elle ; mais quand je l'entendis me parler des événements du<br />
passé, arrivés avant sa naissance, qui lui étaient inconnus,<br />
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- nous transmettre, de la part de sa mère, des conseils très profonds<br />
et très sérieux, qu'à son âge elle ne pouvait même comprendre... il a bien<br />
fallu croire à ces apparitions : aussi j'y crois de tout mon cœur. »<br />
(Témoignage de Mme Dimitrief.) – « L'apparition de la mère commençait<br />
toujours ainsi la petite courait à sa rencontre, semblait recevoir un baiser<br />
au front ; puis Julie s'asseyait sur une chaise au salon, « à côté de laquelle<br />
maman aime à prendre place », - disait invariablement la petite. Puis<br />
Julie, de la part de sa mère, commençait à parler toujours ainsi : « Dis à ta<br />
tante, etc. » - Un jour, par exemple, elle parla ainsi : « Maman me dit :<br />
« Dis à ta tante que j'aurais pu me rendre visible à elle aussi, mais que<br />
cela lui causerait une telle secousse nerveuse, qu'elle en tomberait<br />
malade... Les enfants ont moins peur de nous : voilà pourquoi je lui parle<br />
par toi. » (Témoignage de Mme Marie SABOUROF.)<br />
« La dernière fois elle apparut à Julie avec sa compagne Mlle<br />
Keraskof ; en lui faisant ses adieux, elle ajouta que maintenant ses<br />
apparitions devaient cesser, car Julie n'en avait plus besoin, mais qu'un<br />
jour, dans un moment sérieux de sa vie, elle viendrait encore... A l'âge de<br />
21 ans, Julie épousa un brave et honnête marin, M. Dobrovolsky, qui la<br />
rendit parfaitement heureuse. Il y a une dizaine d'années, en mariant sa<br />
fille, Julie se refroidit et gagna, comme sa mère, la phtisie galopante ; elle<br />
mourut à 41 ans, en Crimée, où on l'avait conduite dans l'espoir de la<br />
guérir... Elle a fini en pleine connaissance, comme la plupart des<br />
phtisiques. Au dernier moment, elle se retourna subitement d'un autre