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Aldershot. Il était environ 7 heures du soir et ils étaient revenus alors
d'une marche, lorsqu'ils virent entrer dans la salle une dame habillée d'un
costume de soir en soie blanche, avec un long voile de mariée sur le
visage, qui s'arrêta un moment à la tête de la table, puis se dirigea vers la
cuisine et y entra.
Elle avait marché d'un pas rapide, mais les cinq officiers placés à la
tête de la table la virent tous ; et aucun d'entre eux ne douta un seul
moment que ce fût une dame en chair et en os, tombée parmi eux par on
ne sait quel hasard. L'aide de camp, capitaine Norton, se leva d'un bond et
courut à la cuisine, demandant au sergent où se trouvait la dame qui était
entrée en ce moment. « Personne n'est entré à la cuisine », répondit le
sergent, et les cuisiniers et les aides furent unanimes à l'affirmer.
Quand le capitaine Norton rapporta la stupéfiante nouvelle à ses
collègues, une discussion très animée s'alluma entre eux, et on finit par
conclure qu'il devait s'agir d'un fantôme. On discuta aussi au sujet des
traits de l'apparition ; et ceux qui la virent furent d'accord pour affirmer
qu'elle était belle, très brune, et que son visage
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exprimait une grande tristesse. Le colonel Vaudeleur, qui ne l'avait
pas vue, en entendant décrire les traits du fantôme, observa : « Mais, c'est
la femme du vétérinaire X…, morte dans l'Inde. » L'officier qu’il
nommait moment -- ou du moins l'on supposait qu’il était en congé de
convalescence. En tout cas, même si le fantôme apparu avait été celui de
sa femme, on ne voyait pas pour quelle raison il s'était manifesté dans le
salon du mess, de cette manière étrange.
Cependant, on vint, à savoir que l'officier vétérinaire en question
était rentré de congé dans l'après-midi du même jour, à l'insu de tout ses
camarades, bien qu'il eût encore à sa disposition plusieurs semaines de
liberté. On apprit aussi qu'il était monté dans sa chambre, située audessus
de la cuisine, avait sonné pour appeler l’ordonnance, accusant un
malaise et demandant qu'on lui apporta un soda-brand.
Le matin suivant, vers 8 h. 1/2, l'ordonnance monta dans la chambre
de l'officier et le trouva mort dans son lit .
Le capitaine Norton, en sa qualité d'aide de camp, dut entrer dans la
chambre pour procéder à l’inventaire des effets laissés par le défunt et
apposer les scellés. Et le premier objet sur lequel tombèrent ses regards
fut la photographie de sa dame qu’il avait vue le soir précédent, habillée
du même costume.
Voici les noms des officiers qui virent l’apparition : capitaine