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avait regardé. Ensuite, se retournant de nouveau vers sa mère, elle<br />
termina de dicter ses dispositions au sujet des petits trésors à distribuer<br />
aux amies. Après cela, elle se tourna encore, en écoutant, vers sa<br />
grand'mère, qui, apparemment, l'invitait à venir sans plus tarder, et donna<br />
à tous l'extrême adieu. Sa voix était très faible, mais le regard, qu'elle<br />
tournait successivement vers chacun de nous, était plein d'intelligence et<br />
de vie. Enfin elle se tourna une derrière fois vers le coin de la vision et,<br />
d'un fil de voix à peine intelligible, elle dit : « Maintenant, je suis<br />
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prête, grand maman.. Et, en regardant toujours dans cette direction,<br />
sans lutte et sans souffrances, elle s'éteignit.<br />
...Sa grand'mère était morte quelques années avant, et une grande<br />
affection réciproque les liait en vie l'une à l'autre. L'épisode de la<br />
reconnaissance de la part de Hattie a été si réaliste dans tous ses détails,<br />
qu'il ne nous semble pas possible de l'expliquer autrement qu'en<br />
admettant la présence effective de la grand'mère dans une forme<br />
identique à celle qu'elle avait en vie. En somme, l'épisode fut authentique,<br />
indiscutable, réel. - (Signé Docteur E. Pratt.)<br />
Xe CAs. - Le Rév. H. Harbough, dans son ouvrage Heavenly<br />
Recognilion, rapporte le fait suivant :<br />
Dans une famille de ma connaissance, une fillette, gentille et<br />
affectueuse, eut le malheur de perdre sa mère en âge trop tendre pour que<br />
ses traits pussent lui rester empreints dans la mémoire... Cette enfant,<br />
douce, bonne, religieuse, était l'idole de la famille éplorée ; mais c'était<br />
une fleur chétive qui ne tarda pas à donner des signes de se faner d'une<br />
manière prématurée. Parfois, pendant qu'elle jouait sur les genoux de la<br />
dame qui remplaçait sa mère, elle lui entourait le cou de ses bras grêles,<br />
en lui disant : « Maintenant, parle-moi de maman ! » Et lorsque le récit<br />
répété tant de fois lui avait été renouvelé encore, elle demandait<br />
doucement : « Apporte-moi dans le salon, car je veux voir maman. » La<br />
demande était toujours exaucée et l'enfant restait couchée ainsi, pendant<br />
des heures, en regardant le portrait de sa mère.<br />
L'heure suprême arriva enfin ; les familiers, les amis se réunirent<br />
autour de la fillette mourante. La rosée de la mort se posait déjà sur cette<br />
fleur, et à mesure que la vie s'éteignait, le pauvre petit corps était secoué<br />
par des convulsions spasmodiques. « Me connais-tu, mon ange ? » lui<br />
murmura en pleurant à l'oreille la voix du père ; mais la réponse ne vint