bDJVOi

pour beaucoup de ces apparitions.
Et tout cela ne suffit pas ; car si on analyse les modalités de
manifestation de la télépathie - sur laquelle se fondent toutes les
suppositions de la thèse adverse - on arrive à la conclusion que ces
modalités sont contraires à l'hypothèse hallucinatoire appliquée aux
phénomènes étudiés. En effet, en comparant entre eux les milliers et
milliers de cas télépathiques recueillis, on observe qu'une règle
indiscutable les gouverne - règle à laquelle nous avons fait déjà allusion,
mais que maintenant il nous faut discuter à fond : c'est-à-dire que, sauf de
très rares exceptions dont on ne peut tenir aucun compte lorsqu'on dresse
une règle, c'est toujours le fantôme de l'agent qui se manifeste au
percipient, tandis que dans les cas d'apparitions de défunts au lit de mort,
la règle tout aussi indiscutable est diamétralement opposée. En effet, ce
sont toujours des fantômes de tierces personnes défuntes qui se
manifestent aux percipients.
Voyons maintenant à quoi aboutit cette constatation. Je
commencerai par noter que, d'un bout à l'autre de cet ouvrage, j'ai
accordé à mes opposants l'avantage de présupposer que les transmissions
télépathiques de fantômes de personnes auxquelles on pense avec une
intensité d'affection constituent la règle. Mais il est à présent utile de faire
bien remarquer que cette supposition n'est absolument pas fondée ; elle
constitue même une grossière erreur,
Page 111
qui ne tient pas devant l'épreuve des faits. Ceux-ci sont là pour
montrer que, quand une personne pense intensément à une autre, ce qu'il
est probable que se réalise, c'est que la personne à laquelle on a songé
perçoive le fantôme télépathique de l'agent, et non point que celui-ci
transmette à un tiers le fantôme de la personne à laquelle il a songé. Entre
les deux ordres de faits, il y a un abîme ; avec cette circonstance
aggravante que le premier seulement est réel ; l'autre est fantastique. Et
pourtant les défenseurs à outrance de l'hypothèse télépathique
présupposent constamment cette éventualité, comme s'il s'agissait d'une
règle bien établie.
A l'appui de ce que j'affirme, je ferai encore noter que les traités de
pathologie mentale enregistrent bien de nombreux exemples
d'hallucinations collectives - surtout dans les crises d'exaltations
mystiques - mais celles-ci se réalisent immanquablement au moyen de
suggestion verbale et jamais au moyen de transmission télépathique de la
pensée. Cette constatation est absolument symptomatique et confirme