bDJVOi

même temps que le chant.
Si ma mère avait été la seule percipiente, je n'aurais pas jugé que cet
incident fût digne d'être rappelé ; en somme, on aurait pu logiquement
supposer que la tension d'esprit dans laquelle elle se trouvait fût la cause
pour laquelle elle aurait cru entendre ce qu'aucune oreille humaine n'a
jamais entendu. Mais il y avait là aussi l'infirmière, qui était une
Page 226
femme pratique et positive au delà du normal. Lorsque la
manifestation musicale a cessé, elle s'adressa à ma mère (qui n'aurait pas
voulu parler avec elle de ce qui avait eu lieu), en lui disant : « Donc,
vous avez entendu, vous aussi, les anges chanter ? Je m'en suis bien
aperçue parce que vous avez regardé deux fois, avec surprise, vers la
fenêtre. Et si ce n'était pas les anges, que pouvait-ce donc être ? J'ai
entendu raconter que les anges chantent, quelquefois, au lit de mort de
personnes très bonnes ; mais c'est la première fois que j'entends le
chant ».
Tels sont les faits. Or il me semble que le témoignage de cette
femme, absolument étrangère à la famille, constitue une preuve
excellente de l'objectivité incontestable de la musique perçue par ma
mère, quelle que soit l'explication à laquelle on puisse avoir recours pour
éclaircir le mystère. Il faut exclure d'une façon absolue l'idée que
l'origine de la musique fût naturelle ; d'abord, on était en pleine nuit ;
ensuite notre maison se trouve dans une localité écartée, loin de toute
autre habitation et entourée d'un jardin, au delà duquel s'étend la
campagne. En outre, le son de ce chœur ne montait pas du sol, mais
semblait localisé juste en face de la fenêtre, c'est-à-dire en l'air...
Le professeur Lowell remarque :
Le passage que j'ai transcrit n'a pas besoin de commentaires ; il
fournit une preuve nette et authentique du fait que des puissances
invisibles existent et opèrent autour des personnalités humaines.
Les considérations dont nous avons fait suivre le cas précédent
s'appliquent à plus forte raison à celui-ci dans lequel le malade qui se
trouvait en des conditions comateuses, était depuis trois mois en état
de complète torpeur intellectuelle, à la suite d'un traumatisme cérébral.
Il faut donc absolument exclure l'hypothèse d'une hallucination
qui aurait eu son origine dans la pensée du mourant et qui se serait
transmise télépathiquement aux deux percipientes.