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sensible, que je demandai : « Y a-t-il quelqu'un là ? » Enfin je<br />

m'endormis, mais tard, et, en me réveillant, comme mon premier regard<br />

fut pour mon pauvre pastel, je le trouvai dans l'état où vous le voyez. - En<br />

effet, lui dis-je, voilà qui est étrange ! Et avez- vous reçu, comme<br />

d'habitude cette lettre que vous receviez tous les huit jours ?<br />

- Non, et cela m'inquiète ; c'est pourquoi j'avais recommandé à<br />

Françoise de monter ou de faire monter à l'instant même les lettres qui<br />

arriveraient pour moi<br />

Page 122<br />

- Eh bien, mais, repris-je, peut-être que celle-ci, que je vous<br />

apporte...<br />

- Ce n'est pas là sa manière de les plier ; mais n'importe, comme elle<br />

arrive d'Angers... Puis, la tournant pour en rompre l'enveloppe<br />

- Ah ! mon Dieu ! dit-il, elle est cachetée de noir... Pauvre amie ! il<br />

lui sera arrivé quelque malheur !<br />

Et Villenave décacheta la lettre en pâlissant ; elle en renfermait une<br />

seconde.<br />

Aux premières lignes qu'il lut de cette première lettre, ses yeux se<br />

remplirent de larmes.<br />

- Tenez, dit-il en me la présentant, lisez !<br />

Et tandis que, tristement et silencieusement, il ouvrait la seconde<br />

lettre, je pris la première, et je lus :<br />

« MONSIEUR,<br />

C'est avec ma douleur personnelle, augmentée de celle que vous<br />

allez éprouver, que je vous annonce que Madame *** est morte,<br />

dimanche dernier, comme sonnait le dernier coup de minuit.<br />

Elle avait, la veille, au moment où elle vous écrivait, été prise d'une<br />

indisposition que nous crûmes légère d'abord, et qui alla s'aggravant<br />

jusqu'au moment de sa mort.<br />

J'ai l'honneur de vous envoyer, toute incomplète qu'elle est, la lettre<br />

qu'elle avait commencée pour vous. Cette lettre prouvera que, jusqu'au<br />

moment de sa mort, les sentiments qu'elle vous avait voués sont restés les<br />

mêmes.<br />

Je suis, Monsieur, bien tristement, comme vous pensez, votre très<br />

humble et très obéissante servante.<br />

Thérèse MIRAUD. »<br />

- Eh bien, vous voyez; me dit Villenave, c'est au dernier coup de

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