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malade. Je restai quelque temps à regarder, comme extasiée, et la vision<br />
ne disparaissait pas. Enfin, en tendant la main à Suzanne, au-dessus du<br />
lit, je dis tout simplement : « Suzanne, regarde un peu en haut. » Elle<br />
regarda, et avec une expression de grand étonnement, elle s'écria : « Oh !<br />
Emmeline ; ce sont William et John ! » Nous continuâmes à regarder<br />
cette vision comme si nous avions été fascinées, jusqu'au moment où tout<br />
disparut comme un tableau dissolvant. Quelques heures après, Charlotte<br />
était saisie soudain d'un accès inflammatoire et elle expirait peu de<br />
minutes après. - (Proceedings of the S. P. R., vol. VI, p. 293-294.)<br />
Le cas que l'on vient de lire est rapporté par M. Podmore, qui<br />
remarque que, pour se rendre compte de la vision, il n'est pas nécessaire<br />
de supposer la présence spirituelle des deux petits frères morts, puisqu'on<br />
peut supposer avec plus de probabilité que l'apparition a été le reflet de la<br />
pensée de la malade.<br />
A défaut d'attestations opposées précises, il ne resterait donc 'qu'à se<br />
tenir à l'explication proposée par M. Podmore, si dans le récit ci-dessus<br />
on ne rencontrait pas une circonstance qui pourrait avoir une valeur de<br />
démonstration indirecte du contraire. Cette circonstance est contenue<br />
dans le paragraphe où il est dit que Suzanne se souvenait des deux<br />
enfants qu'Emmeline (celle qui raconte le fait) ne se rappelait ni de l'un ni<br />
de l'autre et qu'il n'existait pas de portrait<br />
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du premier enfant. Or, si on y songe bien, tout cela signifie que<br />
l’autre sœur, charlotte – de dix ans moins âgée que Suzanne – devait<br />
seulement se souvenir d’un frère cadet, John, sans quoi l’auteur du récit<br />
n’azurait pas manqué d’écrire que les deux sœurs – et non pas seulement<br />
Suzanne – se rappelaient les deux garçons. Comme elle ne l’a pas fait il<br />
est évident que Charlotte ne se trouvait pas dans la situation de sa sœur<br />
aînée, Suzanne. Et pas même dans la situation de la sœur cadette, qui ne<br />
se rappelait d’aucun de ses petit frères ; la déduction que je vient de faire<br />
paraît donc inévitable. S’il en était ainsi, il en résulterait que la vision<br />
perçue par Emmeline ne pouvait pas être le reflet de la pensée de sa sœur<br />
mourante, puisque cette dernière ignorait les traits de l’aînée des petits<br />
frères apparus ; l’explication spirite de cet épisode devient alors<br />
inévitable.<br />
LIVe Cas. – Je rapporte enfin un cas rigoureusement contrôlé et très<br />
intéressant, bien qu’on ne sache trop a quelle hypothèse se vouer pour