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accompagnement d'instruments musicaux. A un certain moment, nous avons
cru tous les deux avoir saisi quelques mots du chœur, mais ce ne fut qu'un
instant. Le 21 mars, anniversaire de ma femme, la musique modifia de
nouveau sa nature, en devenant encore plus mélodieuse, mais, en même
temps, produisant en nous un sentiment presque de peur.
Ni ma femme ni moi ne sommes jamais parvenus à trouver une analogie
avec quelque son terrestre capable de fournir une idée de ce que cette musique
était pour nous.
Là s'achèvent les renseignements confidentiels à l'ami, contenus
dans la lettre à von Buttel ; mais le passage suivant de la biographie
d'Henri von Thunen montre bien que la musique mystérieuse n'a pas
cessé de se faire entendre jusqu'à la mort des percipients :
La musique merveilleuse a été souvent perçue aussi au cours des
années suivantes, surtout à l'occasion des anniversaires et des autres fêtes
concernant les membres de la famille. Elle ne fut même pas interrompue par le
décès de la femme de Thunen, mais continua à se faire entendre, comme une
fidèle et réconfortante compagne des survivants, durant la vie tout entière de
Herr et de Frau von Thunen. Ceux-ci admettaient que la musique, qui était
incontestablement perçue par leurs oreilles, ne leur fournissait aucun
renseignement sur le disparu ; ils reconnaissaient que leurs idées, leurs
connaissances n'étaient pas plus étendues par suite de cette manifestation ;
mais ils pensaient fermement que la musique équivalait pour eux à une
déclaration comme celle-ci : « Votre Alexandre survit à la mort de son
corps » et cette ferme conviction les rendait heureux.
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Si l'on tient compte de ce qui a été dit dans l'introduction à la
IVe catégorie : savoir que, en fait de classifications scientifiques, il
ne peut. y avoir d'autre système de recherche que celui de l'analyse
comparée, appliquée aux événements, et jamais à une seule catégorie en
négligeant la classe, et encore moins à un seul événement en
négligeant les autres ; si l'on tient compte de cela, alors il faudra bien
admettre que l'hypothèse la mieux indiquée pour expliquer l'étrange
cas que nous venons d'exposer, c'est toujours celle par laquelle on
suppose la présence d'une entité spirituelle liée aux percipients par des
attaches affectives.
En ces conditions, on devrait reconnaître que les convictions
intuitives des percipients ne doivent pas les avoir abusés : ils étaient
d'avis que ces manifestations musicales, tout en étant, en elles-mêmes,
dépourvues de significations, constituaient une démonstration de la