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directeur du Light :<br />
Vers 1887, alors que j'habitais une ville de la Californie, je fus<br />
appelé au chevet d'une amie à laquelle j'étais fort attaché, et qui se<br />
trouvait à toute extrémité par suite d'une maladie de poitrine. Tout le<br />
monde savait que cette femme pure et noble, cette mère exemplaire, était<br />
vouée à une mort imminente ; elle finit par s'en rendre compte aussi et<br />
voulut alors s'apprêter au grand moment. Ayant fait venir ses enfants<br />
auprès de son lit, elle les embrassait tour à tour, après quoi elle les<br />
renvoyait. Son mari s'approcha en dernier lieu, afin de lui donner et d'en<br />
recevoir le suprême adieu. Il la trouva en pleine possession de ses<br />
facultés intellectuelles. Elle commença par dire : « Newton (c'était le nom<br />
du mari)... ne pleure pas, car je ne souffre point, et j'ai l'âme prête et<br />
sereine. Je t'ai aimé sur la terre ; je t'aimerai encore après mon départ. Je<br />
me propose de venir à toi, si cela m'est possible ; ne le pouvant pas, je<br />
veillerai du ciel sur toi, sur mes enfants, en attendant votre venue.<br />
Maintenant, mon plus vif désir est de m'en aller... J'aperçois plusieurs<br />
ombres qui s'agitent autour de nous... toutes vêtues de blanc... J'entends<br />
une mélodie délicieuse... Oh ! voici ma Sadie ! Elle est près de moi, et<br />
sait parfaitement qui je suis. » (Sadie était une petite enfant qu'elle avait<br />
perdue dix ans auparavant.) – « Sissy - lui dit le mari - ma Sissy, ne voistu<br />
pas que tu rêves ? - Ah ! mon cher, - répondit la malade, - pourquoi<br />
m'as-tu rappelée ? A présent j'aurai plus de peine à m'en aller. Je me<br />
sentais si heureuse dans l'au-delà ; c'était si délicieux, si beau ! » - Après<br />
trois minutes environ la mourante ajouta : « Je m'en vais de nouveau, et<br />
cette fois je ne reviendrai pas quand même tu m'appellerais. »<br />
Cette scène eut la durée de huit minutes. On voyait bien que la<br />
mourante jouissait de la vision complète des deux mondes en même<br />
temps, car elle parlait des figures qui se mouvaient autour d'elle, dans<br />
l'au-delà, et en même temps, elle adressait la parole aux mortels en ce<br />
monde... Jamais il ne m'est arrivé d'assister à un trépas plus<br />
impressionnant, plus solennel. - (Light, 1903, p. 167.)<br />
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VIe CAS. - Le docteur Wilson, de New-York, qui assista aux<br />
derniers moments du ténor James Moore,<br />
en parle comme il suit :<br />
Il était 4 heures, et la clarté de l'aube, qu'il avait attendue avec<br />
anxiété, commençait à filtrer à travers les volets. Je m'inclinai sur lui et je