CHAPITRE 2 : Le Neuhof - JEEP1 - Le quartier du Neuhof 87Situé dans la partie sud <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Strasbourg, le Neuhof est un quartier long <strong>de</strong> 4 kilomètres dunord au sud. S’étirant entre <strong>de</strong>s espaces naturels (les berges du Rhin Tortu, les forêts d’Illkirch <strong>et</strong> duNeuhof) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s espaces non bâtis (aérodrome du Polygone), il compte une population nombreuse,près <strong>de</strong> 20 000 habitants en 2005 représentant 7,4 % <strong>de</strong> la population strasbourgeoise 88 .Une « mosaïque <strong>de</strong> quartiers » 89Le quartier s’est constitué par ajouts successifs. Historiquement, le noyau villageois s’agrandit danssa partie sud au début du vingtième siècle lors <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> « cités jardins ». Le Neuhof estalors constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux entités : le « village » <strong>et</strong> les « cités ». Puis dans les années 50, il s’étendprogressivement à l’Est <strong>et</strong> au Nord, remontant vers le centre ville. C’est la pério<strong>de</strong> durant laquelle lesgrands ensembles d’habitat social apparaissent, couvrant les espaces encore non construits. Cesdifférentes phases d’urbanisation <strong>et</strong> d’extension expliquent la diversité actuelle du site. Perçucomme l’archétype du grand quartier d’habitat social, le Neuhof est plus contrasté que lareprésentation courante dont il fait l’obj<strong>et</strong>. Maisons individuelles en accès à la propriété dans leszones périphériques <strong>et</strong> p<strong>et</strong>its ensembles locatifs sociaux disposés autour d’espaces verts avoisinentles « barres » d’habitat social ou <strong>de</strong>s formes plus précaires comme le camping/caravaning où seconcentre essentiellement la population tzigane. Composé <strong>de</strong> secteurs présentant <strong>de</strong>s morphologiesurbaines <strong>et</strong> <strong>de</strong>s types d’habitat différents, il donne plutôt l’image d’une « mosaïque <strong>de</strong> quartiers »aux i<strong>de</strong>ntités bien marquées.Mais c<strong>et</strong>te configuration particulière due à l’histoire est en train d’évoluer. La dégradation <strong>de</strong>slogements <strong>et</strong> <strong>de</strong>s immeubles, l’évolution du peuplement <strong>et</strong> la paupérisation <strong>de</strong>s habitants,l’isolement du site éloigné du centre urbain <strong>et</strong> mal <strong>de</strong>sservi ont justifié la mise en place dès lesannées 70 <strong>de</strong> différents programmes d’intervention urbaine <strong>et</strong> sociale. Les opérations actuelless’inscrivent dans le cadre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux dispositifs (GPV sur la pério<strong>de</strong> 2001-2006, puis ANRU pour 2004-2009) autour d’un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure : amélioration <strong>de</strong>s logements (réhabilitation <strong>et</strong>construction d’appartements, rési<strong>de</strong>ntialisation) <strong>et</strong> diversification <strong>de</strong>s types d’habitat social(maisons, p<strong>et</strong>its ensembles) ; désenclavement (ligne <strong>de</strong> tramway) <strong>et</strong> ouverture <strong>de</strong> voies dans lequartier ; aménagement d’espaces publics ; création <strong>de</strong> centres commerciaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> zoneséconomiques… Ce programme ambitieux, mené sur une longue pério<strong>de</strong> <strong>et</strong> en partie réalisé, vaconduire, à terme, à transformer totalement le visage du quartier. C<strong>et</strong>te métamorphose entraîne <strong>de</strong>sconséquences, déjà visibles, sur le plan du peuplement, <strong>de</strong> la vie sociale <strong>et</strong> <strong>de</strong> la structuration <strong>de</strong>sréseaux sociaux.87 Sources : Diagnostic territorial, Neuhof, septembre 2008, Communauté urbaine <strong>de</strong> Strasbourg ; Neuhof, Informations<strong>pratiques</strong>, Communauté urbaine <strong>de</strong> Strasbourg <strong>et</strong> ville <strong>de</strong> Strasbourg, 2008.88 Au 1 er juill<strong>et</strong> 2005, Strasbourg compte 272 500 habitants.89 Expression utilisée pour qualifier le Neuhof dans le document Diagnostic territorial, 2008, op.cit.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 107
Aujourd’hui, le Neuhof est relié aux quartiers voisins par <strong>de</strong>s voies transversales <strong>et</strong> au centre ville parun axe routier principal (l’avenue du Neuhof). Il est également <strong>de</strong>sservi par les transports collectifs.Plusieurs lignes <strong>de</strong> bus facilitent les déplacements <strong>de</strong> la population <strong>et</strong> l’ouverture récente <strong>de</strong> la ligne<strong>de</strong> tramway a réduit le temps nécessaire pour effectuer le traj<strong>et</strong> entre le quartier <strong>et</strong> le centre.L’arrivée du tramway contribue au désenclavement du quartier <strong>et</strong> constitue un élément <strong>de</strong> larevitalisation du site sur le plan économique. Autour <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> tramway, se déploie un pôled’activité avec l’implantation <strong>de</strong> nouveaux commerces <strong>et</strong> d’une gran<strong>de</strong> surface, <strong>de</strong> locauxadministratifs <strong>et</strong>, en proj<strong>et</strong>, d’un centre médical. Localisé stratégiquement à la frontière du quartierpour favoriser les échanges économiques <strong>et</strong> sociaux, ce pôle est complémentaire à l’activité qui sedéveloppe autour <strong>de</strong>s commerces installés au cœur du quartier, sur la Place <strong>de</strong> Hautefort.Une population jeune <strong>et</strong> précaireLa population qui habite dans le quartier présente <strong>de</strong>ux caractéristiques principales. La premièrecaractéristique est la <strong>jeunes</strong>se. Les <strong>jeunes</strong> <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 20 ans sont particulièrement nombreux. Ilsreprésentent quasiment le tiers <strong>de</strong> la population (soit 32,3% <strong>de</strong> la population du Neuhof) 90Plusieurs indicateurs révèlent, par ailleurs, l’existence d’une situation globale <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é ou <strong>de</strong>fragilité.Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la structure familiale, le quartier compte davantage <strong>de</strong> ménages susceptibles <strong>de</strong>faire partie <strong>de</strong>s publics dits à risque. Les données fournies par la CAF en fin d’année 2007 m<strong>et</strong>tent enévi<strong>de</strong>nce, en eff<strong>et</strong>, le poids <strong>de</strong>s familles monoparentales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s familles nombreuses. Lamonoparentalité concerne plus <strong>de</strong> 40% (42,4 %) <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s familles allocataires <strong>de</strong> la CAF,pourcentage bien supérieur à la moyenne strasbourgeoise (33,6 %) <strong>et</strong> parmi les plus élevés observéssur la commune. Quant aux familles nombreuses 91 , l’écart entre la moyenne strasbourgeoise (26,3%<strong>de</strong> familles nombreuses parmi les familles allocataires) <strong>et</strong> le taux enregistré dans le quartier (30,8 %)est moins important mais reste significatif.Tous les indicateurs <strong>de</strong> revenus traduisent la pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong> la population 92 . Les données concernant lesressources placent les habitants du Neuhof en situation n<strong>et</strong>tement défavorable par rapport à lapopulation <strong>de</strong> l’espace urbain ou bas-rhinoise. Le revenu médian 93 se situe à 985 euros/mois(moyenne strasbourgeoise : 1243 euros/mois). Les 10% les plus pauvres (premier décile) ont moins<strong>de</strong> 300 euros/mois (moyenne strasbourgeoise : 318 euros/mois, moyenne départementale : 586euros/mois). Enfin, plus <strong>de</strong> la moitié (soit 55%) <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong> 20/59 ans allocataires <strong>de</strong> la CAF sesitue en <strong>de</strong>çà du seuil <strong>de</strong> bas revenus 94 , résultat beaucoup plus élevé que celui enregistré pourl’ensemble <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Strasbourg (30,5%) ou du département du Bas-Rhin (18,7%). 3055 enfantsvivent dans ces familles à bas revenus <strong>et</strong> représentent 62% <strong>de</strong>s enfants d’allocataires CAF. Ce90 Sauf indication contraire, les données utilisées proviennent du Diagnostic territorial, Neuhof, 2008, op.cit.91 Une famille nombreuse comprend un parent isolé ou un couple ayant au moins 3 enfants à charge.92 Données INSEE DGI, 2001-2004 <strong>et</strong> CAF, année 2007.93 Le revenu médian sépare la population en <strong>de</strong>ux parts. La moitié touche moins, la moitié touche davantage.94 La CAF produit un seuil <strong>de</strong> bas revenus, calculé uniquement sur la base <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s ménages allocataires. Ceseuil correspond à 60% du revenu médian, qui prend en compte la composition du ménage <strong>et</strong> l’ensemble <strong>de</strong> ses ressourcesy compris les revenus <strong>de</strong> redistribution (par différence, le revenu fiscal est une donnée avant redistribution). En 2007, leseuil <strong>de</strong> bas revenus est <strong>de</strong> 871 euros/unité <strong>de</strong> consommation.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 108
- Page 5 and 6:
2 - Le sens d’une action communau
- Page 7 and 8:
AVANT PROPOSLe phénomène des band
- Page 10 and 11:
L’une et l’autre contribuent à
- Page 12 and 13:
Cette seconde étape a été engag
- Page 14 and 15:
CONSTATS ET PRECONISATIONS5 CONSTAT
- Page 16 and 17:
partenariales se développent parfo
- Page 18 and 19:
Les comportements violents et déli
- Page 20 and 21:
jeunes à la relation proposée. El
- Page 22 and 23:
7.2 - L’évaluation en préventio
- Page 24 and 25:
P 10. Prendre en compte les tension
- Page 26 and 27:
I - GROUPES DE JEUNES ET PRATIQUES
- Page 28 and 29:
sans emploi ou exclus de l’école
- Page 30 and 31:
devient « un régulateur social »
- Page 32 and 33:
libération, après la seconde guer
- Page 34 and 35:
l’animation sportive ou culturell
- Page 36 and 37:
L’approche de la personnalité gl
- Page 40 and 41:
ite permet de construire. De façon
- Page 42 and 43:
2 - Formes actuelles de regroupemen
- Page 44 and 45:
Les groupes virtuelsLes jeunes sont
- Page 46 and 47:
4 - Structuration et fonctionnement
- Page 48 and 49:
en tant que travailleur social. ..
- Page 50 and 51:
fonctionnement marginal et délictu
- Page 54 and 55:
liée à l’absence d’intériori
- Page 56 and 57:
Une pratique sociale collective a p
- Page 58 and 59: CHAPITRE 5 : LES ATTENTES ET COMMAN
- Page 60 and 61: « Le champ d’intervention de la
- Page 62 and 63: Dans le projet de Contrat local de
- Page 64 and 65: CHAPITRE 6 : AGIR AVEC LE GROUPELes
- Page 66 and 67: Le comportement de jeunes en situat
- Page 68 and 69: L’évaluation des actions entrepr
- Page 70 and 71: 5. Ces éducateurs vont essayer d
- Page 72 and 73: La complexité des interactions dan
- Page 74 and 75: La réflexion concernant cette rech
- Page 76 and 77: P O S T F A C EL’incompréhension
- Page 78 and 79: Les travaux du CTPS ne nient pas la
- Page 80 and 81: ANNEXE : Questionnaire flashAnalyse
- Page 82 and 83: MasculinFémininmixte18ansMono ethn
- Page 84 and 85: CONSEIL TECHNIQUEDES CLUBS ET EQUIP
- Page 86 and 87: II- PRATIQUES EDUCATIVES ET GROUPES
- Page 88 and 89: son action sur les jeunes et sur le
- Page 90 and 91: précarisées. Ce site nous a permi
- Page 92 and 93: PARTIE 1 : Monographies des sitesCe
- Page 94 and 95: les familles se connaissent entre e
- Page 96 and 97: de 6 à 18 ans pendant leur temps l
- Page 98 and 99: public. Pour l’association et ses
- Page 100 and 101: dans l’espace public) et l’acco
- Page 102 and 103: moyens : les éducateurs ne peuvent
- Page 104 and 105: démarches liées au projet mais é
- Page 106 and 107: Le projet Futsal : une salle en ges
- Page 110 and 111: pourcentage, le plus haut comparati
- Page 112 and 113: esponsables du collège qui, lors d
- Page 114 and 115: La Jeep se compose d’une directio
- Page 116 and 117: développent d’autres actions sur
- Page 118 and 119: traduit le choix de l’équipe de
- Page 120 and 121: Par différence, le registre d’in
- Page 122 and 123: La présence dans les établissemen
- Page 124 and 125: organisé par les éducateurs de la
- Page 126 and 127: CHAPITRE 3 : Paris 18è - ARC 75/Mo
- Page 128 and 129: commune à tous les jeunes du quart
- Page 130 and 131: En 2007, l'association ARC 75 a men
- Page 132 and 133: d'intervention pour ARC 75 a été
- Page 134 and 135: L'équipe organise son travail de m
- Page 136 and 137: Outre l’absence de qualification
- Page 138 and 139: Les projets Scopados s’inscrivent
- Page 140 and 141: PARTIE 2 : éléments d’analyseL
- Page 142 and 143: Enfin, un autre critère central da
- Page 144 and 145: La construction de cette identité
- Page 146 and 147: epérer si le groupe permet au jeun
- Page 148 and 149: On voit donc que le groupe protège
- Page 150 and 151: Souvent, les éducateurs remarquent
- Page 152 and 153: La stabilité des groupesDe manièr
- Page 156 and 157: jeunes, comme nous l’explique Dav
- Page 158 and 159:
Pour conclure, les jeunes membres d
- Page 160 and 161:
pairs. » 151 Ainsi, les jeunes rè
- Page 162 and 163:
Le squat qui peut, par exemple, êt
- Page 164 and 165:
s’instaure le contact entre les
- Page 166 and 167:
associatives. Ils sont liés aux ca
- Page 168 and 169:
signifie qu’il constitue pour eux
- Page 170 and 171:
interlocuteurs, de « patiente et r
- Page 172 and 173:
plusieurs membres du groupe. Vraise
- Page 174 and 175:
l’activité de boxe thaïlandaise
- Page 176 and 177:
La composition du groupe témoigne
- Page 178 and 179:
« Il faut un support concret » af
- Page 180 and 181:
modifier les comportements individu
- Page 182 and 183:
l’ensemble des raisons. Celles-ci
- Page 184 and 185:
champ professionnel 176 .A certaine
- Page 186 and 187:
individuels sur le plan de la sant
- Page 188 and 189:
a traversé les mouvements éducati
- Page 190 and 191:
econstruire ensuite différemment,
- Page 192 and 193:
empirique de l’action auprès des
- Page 194 and 195:
manifesté à ces occasions à cett
- Page 196 and 197:
d’entraînement au petit matin da
- Page 198 and 199:
compétences tiennent autant à une
- Page 200 and 201:
correspondants de nuit, animateurs,
- Page 202 and 203:
ANNEXESGroupes de jeunes et pratiqu
- Page 204 and 205:
Le Conseil Technique remercie égal
- Page 206 and 207:
DESCOURTIS Jean-Luc, directeur, ARC
- Page 208 and 209:
CHOBEAUX François, Les nomades du
- Page 210 and 211:
Rapports et étudesAPASE, Les jeune
- Page 212:
Communauté d’agglomération du P