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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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empirique <strong>de</strong> l’action auprès <strong>de</strong>s groupes fait émerger à la conscience <strong>de</strong> ces professionnelsl’existence d’une démarche plus construite <strong>et</strong> réfléchie qu’il n’y paraît.Les équipes analysent les situations, développent une connaissance <strong>et</strong> une compréhension <strong>de</strong>sgroupes, imaginent <strong>de</strong>s stratégies appropriées <strong>et</strong>, pour cela, mobilisent <strong>de</strong>s savoirs nombreux <strong>et</strong>divers.Faut-il <strong>de</strong>s compétences spécifiques pour travailler avec les groupes ?La question <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s savoirs requis par le travail auprès <strong>de</strong>s groupes est donc posée. Elle n’estpas soulevée immédiatement comme si, somme toute, ce type d’action relevait <strong>de</strong>s savoirsclassiques détenus par tout professionnel éducatif lorsqu’il exerce <strong>de</strong>s missions dans le champ <strong>de</strong> laPrévention spécialisée. Mais lorsque la question survient, elle s’affine <strong>et</strong> se décline en une multitu<strong>de</strong>d’interrogations : faut-il <strong>de</strong>s compétences spécialisées ? Les éducateurs sont-ils préparés à ce typed’action ? Comment former à ce travail ?... Sur ces différents points, responsables <strong>et</strong> opérateurs <strong>de</strong>terrain mènent une réflexion proche qui consiste, d’une part, à postuler l’existence <strong>de</strong> compétencesparticulières <strong>et</strong>, d’autre part, à souligner la faiblesse <strong>de</strong> l’étayage professionnel.La particularité <strong>de</strong>s compétences se fon<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>ux éléments : l’aptitu<strong>de</strong> personnelle <strong>et</strong> l’expérience.Le registre personnel, toutefois, caractérise l’action éducative qui, <strong>de</strong> manière générale, m<strong>et</strong> enœuvre la subjectivité <strong>de</strong> l’agent. La spécificité revendiquée, ici, rési<strong>de</strong> dans le fait que l’éducateurdoit possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s dispositions personnelles précises. Ces dispositions sont celles qui ren<strong>de</strong>nt possiblela relation avec un collectif <strong>et</strong> qui ne se r<strong>et</strong>rouvent pas forcément chez tout professionnel. Il est ainsifait référence au savoir être, à « l’appétence » <strong>de</strong> l’éducateur ou à sa sensibilité qui lui perm<strong>et</strong> d’êtreà l’aise avec <strong>de</strong>s collectifs, à son autorité naturelle pour s’imposer <strong>et</strong> ne pas « se laisser débor<strong>de</strong>r »,ou encore à l’existence d’une passion, d’un centre d’intérêt sur le plan sportif, culturel ou autre <strong>et</strong>susceptible d’entraîner les <strong>jeunes</strong>. Nous avons relaté <strong>de</strong> nombreux exemples : voyage, box<strong>et</strong>haïlandaise, foot... La mise en avant d’une propension naturelle au travail avec les groupes avoisinel’idée, sans que le terme soit prononcé sur le terrain, d’un engagement <strong>de</strong> l’éducateur qui m<strong>et</strong>trait sapropre histoire <strong>et</strong> sa subjectivité au service <strong>de</strong> sa mission éducative. Quant à l’expérience, elle donne<strong>de</strong> la « bouteille ». La confrontation régulière aux groupes, la mise en situation perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> seforger in situ <strong>de</strong>s savoirs <strong>et</strong> d’acquérir la bonne posture éducative.L’appel à la subjectivité <strong>et</strong> à l’expérience comme constitutives d’une capacité professionnellespécifique traduit une double réalité. C<strong>et</strong>te réalité est, tout d’abord, celle du terrain <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’exigenceéducative qui, telle qu’elle est perçue <strong>et</strong> définie par les professionnels, nécessiterait donc uneposture personnelle. Pour autant, l’accent mis sur la dimension personnelle n’efface pas la présence,tout aussi essentielle, <strong>de</strong>s qualifications sociales classiques. L’éducateur mobilise ces acquis sur leplan, notamment, <strong>de</strong> la connaissance sociologique <strong>et</strong> psychologique <strong>de</strong>s publics, <strong>de</strong> lacompréhension <strong>de</strong>s contextes, <strong>de</strong> la méthodologie d’action, <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> groupe, <strong>de</strong>s outilsd’intervention dans le champ <strong>de</strong> la prévention <strong>jeunes</strong>se. Ces connaissances forgent la cultured’intervention dans le domaine considéré <strong>et</strong> créent les réflexes professionnels. Elles constituent lesous-bassement nécessaire à une action efficace <strong>et</strong> ne sont pas, loin <strong>de</strong> là, minimisées. Les mo<strong>de</strong>sd’approche <strong>de</strong>s groupes, les stratégies d’observation <strong>et</strong> <strong>de</strong> gestion du temps, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 191

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