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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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<strong>de</strong>s populations, <strong>de</strong> leurs savoirs <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur capacité à analyser <strong>et</strong> à élaborer les problématiquessociales <strong>et</strong> éducationnelles, dans la communauté <strong>de</strong> vie d’un territoire.La crise économique, à partir <strong>de</strong> 1970, puis les difficultés socio-économiques vécues par unepopulation croissante, notamment les <strong>jeunes</strong> <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ans, ont entraîné la mise en œuvre <strong>de</strong>politiques publiques basées sur le « diagnostic <strong>et</strong> le parcours individuels » dans le cadre <strong>de</strong> dispositifsorganisés en procédures. Ce contexte <strong>et</strong> les injonctions administratives liées à la gestion <strong>de</strong> dispositifsbasés sur une évolution strictement individuelle <strong>de</strong> leur mise en œuvre, a modifié significativementles activités relationnelles <strong>de</strong>s travailleurs sociaux. De producteurs <strong>de</strong> liens <strong>et</strong> <strong>de</strong> sens, ils sont enpasse <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir producteurs <strong>de</strong> services <strong>et</strong> contrôleurs <strong>de</strong> situations <strong>de</strong> vie. L’organisation <strong>de</strong> leurtemps professionnel est un dilemme permanent qui rend problématique toute possibilité d’initiativeliée à la singularité <strong>de</strong>s situations <strong>et</strong> <strong>de</strong>s personnes rencontrées, <strong>et</strong> contrarie, voire exclut <strong>de</strong> fait, les<strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> groupe <strong>et</strong> les <strong>pratiques</strong> collectives.C’est ainsi qu’en 2005, l’I.G.A.S. constate, dans son rapport annuel, que dans les <strong>pratiques</strong> sociales« la relation individuelle l’emporte sur les approches collectives », dans la mesure où « l’interventionsociale est construite <strong>et</strong> orientée sur une logique d’ai<strong>de</strong> à la personne, dont le service social fournitl’illustration » 25 . L’IGAS précise que dans les services sociaux <strong>de</strong>s Conseils Généraux, « l’interventioncollective au sens du travail en groupe » n’est « évoquée que par défaut <strong>et</strong> rarement <strong>de</strong> façonspontanée, comme si c<strong>et</strong>te forme <strong>de</strong> travail social était secondaire ou perdue <strong>de</strong> vue ».En fait, souligne ce rapport « on a l’impression que le travail collectif est cantonné, soit à <strong>de</strong>spolitiques spécifiques telle que la Politique <strong>de</strong> la Ville, soit à <strong>de</strong>s institutions comme la Caissed’Allocations Familiales ou la Mutualité Sociale Agricole » (Centres Sociaux…). Il semble quel’efficience d’une « véritable articulation entre travail social individuel <strong>et</strong> familial <strong>et</strong> travail avec lesgroupes ou communautés », n’est pas perçue. Ce qui est interrogé ici est la place <strong>et</strong> l’articulation <strong>de</strong>sdifférentes approches, métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong> techniques professionnelles, qui apparaissent comme <strong>de</strong>ssegments juxtaposés <strong>et</strong> souvent sans lien, alors qu’elles <strong>de</strong>vraient s’articuler dans une réflexionstratégique <strong>et</strong> être mises en œuvre conjointement selon les situations.C’est sur c<strong>et</strong>te logique, à partir du point d’ancrage que constitue la relation <strong>de</strong> confiance établie avecles <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> leur milieu <strong>de</strong> vie, que s’est construite la prévention spécialisée. Nous y reviendrons ciaprès.C’est également c<strong>et</strong> objectif que développe <strong>et</strong> argumente le rapport du CSTS « L’interventionsociale d’intérêt collectif », qui clarifie les différentes <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> l’ « agir collectif en travail social <strong>et</strong>propose <strong>de</strong>s mesures à m<strong>et</strong>tre en œuvre pour que ce mo<strong>de</strong> d’intervention contribue à renforcer lacohésion sociale <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>te à la population la plus fragile <strong>de</strong> prendre place dans la Société ». 26• En éducation, <strong>et</strong> en éducation spécialisée notamment, la pratique avec les groupes est au cœur <strong>de</strong>l’exercice bénévole <strong>et</strong> professionnel.Tous les acteurs d’éducation savent l’importance du groupe dans tout processus <strong>de</strong> maturationindividuelle <strong>et</strong> sociale, <strong>de</strong>puis l’enseignant dont la pédagogie s’appuie sur le fonctionnement du« groupe classe », jusqu’aux acteurs <strong>de</strong> l’éducation populaire, <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>se, ou <strong>de</strong>25 « Intervention sociale, un travail <strong>de</strong> proximité » Rapport annuel 2005 – Inspection Générale <strong>de</strong>s AffairesSociales – La Documentation Française - 200626 Plaqu<strong>et</strong>te <strong>de</strong> présentation du Rapport du CSTS « L’intervention sociale d’intérêt collectif » - 2009<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 32

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