12.07.2015 Views

Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Pour autant, la mise en place d’actions collectives avec les groupes ayant une activité déterminée estsouvent plus aisée. Dans ces groupes, la mixité d’âge est souvent plus forte car ce qui motive leregroupement est le divertissement. Ainsi, sur le Pays Voironnais, on a rencontré l’exemple d’ungroupe d’une trentaine <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>de</strong> tout âge auto-constitué autour <strong>de</strong> l’activité Futsal. La mixité <strong>de</strong>sexe, si elle reste assez peu répandue, se r<strong>et</strong>rouvera également plus facilement dans le cadre <strong>de</strong>groupes constitués autour d’activités sportives ou culturelles.On peut également intégrer à ce type <strong>de</strong> groupes ceux qui sont ensemble pour consommer <strong>de</strong>l’alcool ou <strong>de</strong> la drogue. Les comportements <strong>de</strong> ces <strong>jeunes</strong> posent plus souvent <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong>nuisance, telle que le bruit parfois causé par <strong>de</strong> la musique voire <strong>de</strong>s éclats <strong>de</strong> voix, ou <strong>de</strong>s détritus.De même, certains <strong>jeunes</strong> se rassemblent simplement pour <strong>de</strong>s jeux avec <strong>de</strong>s scooters, <strong>de</strong>smobyl<strong>et</strong>tes ou <strong>de</strong>s mini-motos.Dans tous les cas, ces rassemblements <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> sont basés sur le mo<strong>de</strong> ludique, le fait d’êtreensemble <strong>et</strong> <strong>de</strong> se divertir. Dans ce cas, les comportements occasionnent plus souvent une gênepour les habitants qui se plaignent aux professionnels ou aux élus. Parfois, les <strong>jeunes</strong> peuventégalement avoir <strong>de</strong>s conduites délictuelles, telles que les graffitis ou la dégradation. Mais les <strong>jeunes</strong>ne se regroupent pas pour l’incivilité en tant que telle : c’est plutôt l’audace que perm<strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>groupe qui mène à ce type <strong>de</strong> comportement. D’ailleurs, selon Mucchielli (2007), la délinquanceserait une conséquence directe <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>.Ces groupes sont en général assez faciles d’accès pour les éducateurs <strong>et</strong>, parfois, ce sont eux qui fontla démarche <strong>de</strong> s’adresser à l’équipe pour obtenir <strong>de</strong>s moyens, tels qu’une salle ou du matériel (parexemple, <strong>de</strong>s modules <strong>de</strong> skate, dans le cas du groupe du skate park du Pays Voironnais). Pour lesgroupes <strong>de</strong> « défonce », <strong>et</strong> bien que ceux-ci soient souvent moins faciles d’accès pour lesprofessionnels, il semble important <strong>de</strong> noter que la consommation <strong>de</strong> produits illicites ne constituepas une cause systématique <strong>de</strong> non-accès pour les éducateurs. Ces activités sont en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> plus enplus banalisées, <strong>et</strong> les éducateurs <strong>de</strong> rue sont bien distingués <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre par les <strong>jeunes</strong>.D’une certaine façon, la consommation <strong>de</strong> drogue s’est banalisée ces <strong>de</strong>rnières années. Comme lesouligne Gérard Mauger, « on peut établir que la diffusion <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> drogues chez les<strong>jeunes</strong> <strong>de</strong> classes populaires passe par les ban<strong>de</strong>s <strong>et</strong> que la toxicomanie est <strong>de</strong>venue au cours <strong>de</strong> la<strong>de</strong>rnière décennie un attribut <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>. » 141Pour conclure, <strong>et</strong> pour illustrer le fait que ces trois facteurs ne sont pas exclusifs, voici un exemple :un groupe <strong>de</strong> pair qui se r<strong>et</strong>rouve souvent en bas <strong>de</strong> son immeuble pour discuter peut tout à fait sedéplacer au centre ville pour aller au cinéma (activité ludique) ou vendre du cannabis (activitéparallèle). Dans c<strong>et</strong> exemple, les trois éléments constitutifs du groupe <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> que nous avonsdéveloppés ci-<strong>de</strong>ssus se cumulent pour un seul <strong>et</strong> même groupe, selon différents temps <strong>et</strong> activités.3 - Le fonctionnement <strong>de</strong>s groupes141 Mauger, 2006<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 150

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!