Par différence, le registre d’intervention auprès <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> pairs est beaucoup plus ouvert. Lecontact s’effectue principalement « en rue », celle-ci restant l’espace privilégié pour l’actionprofessionnelle. Face à ces groupes évolutifs qui ne sont pas installés <strong>de</strong> façon durable mais s<strong>et</strong>ransforment rapi<strong>de</strong>ment, l’approche est rarement directe car elle ne se justifie pas. La présenceéducative suffit, elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> « se montrer », <strong>de</strong> « discuter <strong>de</strong> tout <strong>et</strong> <strong>de</strong> rien » avec les <strong>jeunes</strong>. Enoutre, les éducateurs connaissent à peu près tous les <strong>jeunes</strong> qu’ils croisent dans l’espace public, soitdirectement, soit à travers ce qu’en rapportent leurs collègues <strong>de</strong> l’équipe. Par ailleurs, ilsn’interviennent pas ou très peu à la suite d’interpellations qui sont exceptionnelles <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>shabitants mais réelles, par contre, <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s institutions ou autorités locales. Lorsque le cas seprésente, les éducateurs préfèrent expliquer, objectiver la situation <strong>et</strong> proposent aux responsablesqui les ont interpellés une visite du quartier <strong>de</strong>stinée à rassurer <strong>et</strong> à dénouer les tensions.La rue est investie par l’équipe <strong>de</strong> la JEEP <strong>de</strong> trois façons. Tout d’abord par le travail <strong>de</strong> rue quil’éducateur effectue seul ou à <strong>de</strong>ux, <strong>et</strong> qui est laissé par les partenaires à la Prévention spécialisée.Historiquement fondateur <strong>et</strong> emblématique <strong>de</strong> la Prévention spécialisée, il est toujours au cœur <strong>de</strong>s<strong>pratiques</strong>. Il perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> rencontrer plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers du public <strong>de</strong> la Prévention spécialisée, dans lecadre d’un premier contact ou du maintien <strong>de</strong> la relation éducative. Les <strong>de</strong>ux autres types d’actionsont l’accueil <strong>et</strong> l’animation <strong>de</strong> rue, <strong>et</strong> s’effectuent en partenariat avec les acteurs <strong>jeunes</strong>se duquartier.La rencontre en rue peut se prolonger <strong>de</strong> différentes façons, sur le mo<strong>de</strong> individuel <strong>et</strong>/ou sur lemo<strong>de</strong> collectif. Les <strong>jeunes</strong> ont la possibilité <strong>de</strong> se rendre au local <strong>de</strong> l’équipe lors <strong>de</strong>s permanences.Les rapports d’activité montrent que 40% <strong>de</strong>s usagers en moyenne s’y ren<strong>de</strong>nt. L’accompagnementest une autre façon privilégiée <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre une relation d’ai<strong>de</strong> avec les <strong>jeunes</strong>, <strong>et</strong> peut êtreindividuel ou collectif. En 2006, l’accompagnement <strong>de</strong> groupes a bénéficie à 42% <strong>de</strong>s publics <strong>et</strong>seulement à 35% l’année suivante. Notons que l’évolution est inverse pour l’accompagnementindividuel qui s’adresse à 36% <strong>de</strong>s personnes en 2006 <strong>et</strong> s’élève à 38% en 2007. La variationconstatée sur une courte pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 ans est vraisemblablement conjoncturelle, liée à <strong>de</strong>s facteursaussi différents que les événements dans le quartier, l’évolution du réseau institutionnel local, lemontage d’opérations particulières ou le calendrier <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l’équipe orientant selon lesmoments vers davantage d’individuel ou <strong>de</strong> collectif. Dans tous les cas, ces données m<strong>et</strong>tent enévi<strong>de</strong>nce la part significative <strong>de</strong> l’action éducative auprès <strong>de</strong>s groupes. Outre son importancequantitative par le nombre <strong>de</strong> personnes qui en bénéficient, elle se caractérise aussi par sa diversité.Les rapports d’activité en ren<strong>de</strong>nt compte, listant <strong>de</strong>s actions plus classiques comme les sortiesculturelles <strong>et</strong> sportives, les chantiers éducatifs, les camps d’été, les ateliers <strong>de</strong> préparation à l’emploi,<strong>et</strong> d’autres plus exceptionnelles, par exemple les voyages à l’étranger ou l’encadrement d’une équipeféminine <strong>de</strong> football.Accueil <strong>et</strong> animation <strong>de</strong> rue : <strong>de</strong>ux formes <strong>de</strong> rencontre avec les groupes dans la rueHormis le travail <strong>de</strong> rue pratiqué classiquement par les équipes <strong>de</strong> Prévention spécialisée <strong>et</strong> présentécomme la principale façon « d’aller vers » les groupes, la JEEP développe d’autres formes <strong>de</strong>présence dans la rue.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 119
Il y a d’abord « l’accueil <strong>de</strong> rue ». C<strong>et</strong>te action consiste pour les professionnels à prendre placephysiquement dans la rue en y installant <strong>de</strong>s chaises, <strong>de</strong>s tables avec <strong>de</strong>s brochures portant sur <strong>de</strong>squestions diverses intéressant les <strong>jeunes</strong>, <strong>et</strong> à laisser ceux-ci s’approcher. La mise à dispositiond’informations crée la rencontre entre les éducateurs ou les animateurs qui apportent une premièreréponse à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> tentent <strong>de</strong> repérer les préoccupations, les <strong>jeunes</strong> qui s’avancent vers lesstands effectuant en général c<strong>et</strong>te démarche à plusieurs. Le contact se noue ou se renforce,perm<strong>et</strong>tant une i<strong>de</strong>ntification mutuelle.La secon<strong>de</strong> initiative est « l’animation <strong>de</strong> rue ». Elle offre une autre forme d’appropriation <strong>de</strong>l’espace public à travers <strong>de</strong>s actions diverses proposées par les professionnels du quartier <strong>et</strong>auxquelles les habitants <strong>et</strong> particulièrement les plus <strong>jeunes</strong> peuvent participer librement. A chaquenouvelle pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> vacances scolaires, un programme d’animation est mis sur pied, comportant engénéral <strong>de</strong>s ateliers artistiques <strong>et</strong> créatifs, l’organisation <strong>de</strong> jeux pédagogiques, la pratique d’activitéssportives. Les activités se déroulent plutôt à l’extérieur <strong>et</strong> n’ont jamais lieu au même endroit. D’uneannée sur l’autre, elles se déplacent dans <strong>de</strong>s secteurs différents du Neuhof. Portée à l’origine par laJEEP qui en a eu l’idée, c<strong>et</strong>te animation <strong>de</strong> rue relève aujourd’hui d’une dynamique partenariale. Ellerassemble en eff<strong>et</strong> les différents acteurs <strong>jeunes</strong>se -Centre <strong>de</strong> loisirs <strong>de</strong> la <strong>jeunes</strong>se, centres sociaux,Maison <strong>de</strong>s Potes- <strong>et</strong> entre dans le cadre du Programme d’animation du quartier (PAQ), coordonnépar le centre socioculturel <strong>de</strong> la Klebsau <strong>et</strong> financé en partie par le CUCS.Visant à renforcer la vie sociale du quartier, plus réduite aujourd’hui qu’il y a quelques années, <strong>et</strong> àstructurer les temps libres <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> par <strong>de</strong>s activités socio-éducatives, c<strong>et</strong>te opération renouveléeà différentes reprises dans l’année repose clairement, <strong>de</strong> même que pour l’accueil <strong>de</strong> rue, sur unelogique d’offre. L’objectif est d’attirer les <strong>jeunes</strong>, principalement les adolescents qui constituent lepublic cible <strong>de</strong> ces animations, <strong>et</strong> d’être en relation avec eux, c’est-à-dire établir la relation ou laconsoli<strong>de</strong>r. Pour cela, les partenaires définissent le périmètre qu’ils vont occuper en commun <strong>et</strong>vont sur le territoire même <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong>. La rencontre ou l’attache s’effectue spontanément avec lesgroupes <strong>de</strong> pairs qui sont présents sur ce territoire ou qui se forment à l’occasion <strong>de</strong>s animations. Pardifférence, les plus âgés, moins intéressés par le type d’activité proposée, ont tendance à rester àdistance <strong>et</strong> à observer.L’information, l’animation comportent en elles-mêmes un intérêt mais servent aussi <strong>de</strong> prétextepour se présenter aux <strong>jeunes</strong>. Une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’accompagnement, d’ai<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> simple conseil peuts’exprimer plus facilement par la suite. Pour leur part, les éducateurs sont en prise directe avec lesréalités du quartier, observent le mouvement <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> les groupes qui se forment, i<strong>de</strong>ntifient lesliens affinitaires ou les rivalités.L’intérêt est donc multiple. Aux professionnels ensuite <strong>de</strong> donner du sens aux contacts noués, auxobservations effectuées <strong>et</strong> d’ajuster en fonction leurs <strong>pratiques</strong> éducatives. En tout cas, ces actions<strong>de</strong> rue sont présentées comme <strong>de</strong> bons supports pour démarrer un travail auprès <strong>de</strong>s organisationsjuvéniles.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 120
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Le Conseil Technique remercie égal
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DESCOURTIS Jean-Luc, directeur, ARC
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CHOBEAUX François, Les nomades du
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Rapports et étudesAPASE, Les jeune
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Communauté d’agglomération du P