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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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individuels sur le plan <strong>de</strong> la santé ou <strong>de</strong> l’insertion professionnelle par exemple, en faveur d’unegran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong>, les <strong>de</strong>ux tiers environ <strong>de</strong> ceux qui partent disent les éducateurs. Au<strong>de</strong>meurant, ceux-ci ne sont pas surpris par le phénomène qui résulte logiquement <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>groupe conçue, entre autres, pour tisser une relation <strong>de</strong> confiance <strong>et</strong> ouvrir <strong>de</strong>s perspectives : « legroupe est un support pour que soient réalisés <strong>de</strong>s accompagnements » ou bien « on intervientauprès du groupe <strong>et</strong>, après, on propose <strong>de</strong> l’individuel ». La transition peut s’effectuer rapi<strong>de</strong>ment ouprendre du temps, emprunter <strong>de</strong>s voies médianes. Un éducateur décrit les comportements <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>d’abord connus en groupes, puis qui se ren<strong>de</strong>nt par <strong>de</strong>ux ou trois au local <strong>de</strong> la Prévention, avant <strong>de</strong>démarrer un travail individuel dans la durée.Mais l’accroche individuelle ne signifie pas pour autant l’éloignement du collectif. Les <strong>de</strong>ux logiquespeuvent être concomitantes dans le sens où elles répon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s attentes différentes. « Agircollectivement, puis ou en même temps individualiser », « extraire les <strong>jeunes</strong> du groupe, leur montrerla différence entre ce qui se fait seul <strong>et</strong> ce qui se fait en groupe » explique un éducateur. A l’exception<strong>de</strong> quelques situations qui peuvent l’exiger, l’arrachement au groupe n’est pas recherché. D’autantque les évolutions favorables que connait l’un <strong>de</strong>s membres sur le plan du comportement ou <strong>de</strong> lavie concrète grâce au suivi, peuvent avoir <strong>de</strong>s conséquences positives sur le groupe lui-même : « lessuivis individuels peuvent faire monter le groupe vers le haut…utiliser la parole positive du jeune ».Le prolongement du collectif vers l’individuel ne constitue pas une règle. Le passage se vérifierégulièrement mais n’est ni une constante, ni une norme. Le travail collectif ne débouche pasforcément sur un travail individuel qui peut n’être voulu ni par l’éducateur ni par le jeune, <strong>et</strong> sanspour autant être considéré comme un échec. « Le groupe est d’abord l’interlocuteur <strong>et</strong> nonl’individu » commentent <strong>de</strong>s éducateurs qui affirment tenir la ligne du collectif <strong>et</strong> qui écartent l’idéed’un schéma donnant implicitement la prééminence à l’individuel vers lequel <strong>de</strong>vrait tendre l’actionéducative. Ils citent plusieurs exemples, à l’appui <strong>de</strong> leur propos, dans lesquels la cible est restée legroupe mais un groupe qui se métamorphose alors <strong>et</strong> se fragmente en fonction <strong>de</strong>s parcours <strong>de</strong>sindividus, <strong>de</strong>s propositions d’actions <strong>et</strong> événements divers. Par exemple, quelques uns <strong>de</strong>s grandsadolescents qui squattent sous un passage d’immeuble rejoignent un atelier d’écriture musicale àl’initiative <strong>de</strong> la Maison <strong>de</strong> quartier ou s’intègrent dans une démarche collective d’ai<strong>de</strong> à l’emploi. Ilsrestent en lien avec la Prévention qui apporte un soutien sans individualiser la relation.Enfin, l’absence <strong>de</strong> suivi socio-éducatif <strong>de</strong> la personne ne signifie pas, a contrario, la non prise encompte <strong>de</strong> l’individu. « Quand on entre avec un groupe, on a le souci <strong>de</strong> travailler avec l’individu ». L<strong>et</strong>ravail avec le groupe donne l’opportunité d’une attention particulière aux membres qui lecomposent sans évoluer pour autant vers un accompagnement. Lors <strong>de</strong>s séances d’entrainement, leséducateurs qui animent ou encadrent les activités sportives qu’ils ont initiées, recourent à ce qu’ilsnomment une « pédagogie différenciée ». Celle-ci consiste à se comporter <strong>de</strong> façon i<strong>de</strong>ntique pourtous dans le respect <strong>de</strong>s règles communes, mais à s’autoriser <strong>de</strong>s démarches qui s’adressent àcertains en particulier. « Pendant la séance, je ne mélange pas, on ne parle pas d’affairespersonnelles, l’individuel c’est à la fin » confirme un éducateur qui est attaché à c<strong>et</strong>te pédagogiedifférenciée <strong>et</strong> qui s’emploie à repérer les comportements moins assidus <strong>et</strong> à remotiver chaquejeune, à verbaliser davantage lorsqu’il faut aller plus loin dans la communication, à valoriser lescapacités <strong>de</strong> l’un ou <strong>de</strong> l’autre. C<strong>et</strong>te pratique est valable dans toutes les situations <strong>de</strong> travail avec lesgroupes : « même dans le groupe, il y a toujours une relation individuelle, on agit <strong>de</strong> la même manière<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 185

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