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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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adolescents en rupture scolaire qui gravitent autour du « <strong>de</strong>al »… Faits objectifs ou éléments <strong>de</strong>ressenti créent une forme d’urgence <strong>et</strong> une obligation d’intervention pour la Prévention spécialisée.Quels que soient l’élément déclencheur <strong>et</strong> la gravité, réelle ou perçue, <strong>de</strong> la situation, le schémad’intervention est le même. Les professionnels s’adressent aux groupes. S’ils ne sont pas connus, ilsse présentent, veillent à être i<strong>de</strong>ntifiés par leur fonction éducative <strong>et</strong> expliquent la raison <strong>de</strong> ladémarche n’hésitant pas à faire état d’éléments précis concernant ce qui fait problème. Unéducateur décrit son mo<strong>de</strong> d’action dans <strong>de</strong> tels contextes : « je vais voir le groupe directement, jeme présente <strong>et</strong> j’annonce, je dis : on a entendu… ». L’approche du groupe est donc sans détours <strong>et</strong>directe.Ce schéma d’intervention correspond communément à <strong>de</strong>s situations où la Prévention estinterpellée. Les <strong>de</strong>ux, abord direct du groupe <strong>et</strong> interpellation, vont assez bien <strong>de</strong> pair dans la mesureoù l’interpellation traduit une urgence qui conduit ou oblige la Prévention à se mobiliser. Mais ils nesont pas forcément associés. Si elle procè<strong>de</strong> d’une réalité ressentie comme inquiétante <strong>et</strong> critique,l’interpellation ne s’accompagne pas forcément d’une action immédiate. Expliquer <strong>et</strong> fournir unemeilleure connaissance <strong>de</strong> la situation préoccupante constitue une autre forme <strong>de</strong> réponse adosséeau maintien d’une veille éducative.C’est l’équipe qui apprécie le mo<strong>de</strong> d’action vis-à-vis <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> le type <strong>de</strong> réponse aux différentessollicitations dont elle fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s associations, <strong>de</strong>s habitants, <strong>de</strong>s autoritéslocales. Par exemple, interpellée par la mairie <strong>de</strong> secteur, l’équipe Mozaïc répond <strong>et</strong> se rend auprès<strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> qui « squattent » une impasse près d’une artère centrale du quartier. L’abord <strong>de</strong>sgroupes se fait, a fortiori, <strong>de</strong> façon ostensible si l’obligation d’intervention est inscrite dans lesmissions constitutives <strong>de</strong> l’équipe <strong>et</strong> dans ses orientations d’action comme c’est le cas dans le Paysvoironnais. Les éducateurs se déplacent vers les communes non prioritaires <strong>de</strong>s espaces ruraux ousemi-ruraux, lorsqu’ils sont saisis d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par les élus à l’issue d’une procédure codifiée. Ils sem<strong>et</strong>tent en contact avec les groupes <strong>et</strong> annoncent les raisons <strong>de</strong> leur venue. Leur attitu<strong>de</strong> directemais contenue <strong>et</strong> sobre, qui se gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout « entrisme » s’accompagne ensuite d’un diagnosticrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la situation. L’idée <strong>de</strong> ce diagnostic est d’ajuster le niveau <strong>de</strong> la réponse sur le plan éducatifmais également sur le plan social <strong>et</strong> politique, c’est-à-dire clarifier les attentes, transformer ouapaiser les représentations négatives du phénomène.Ces trois schémas se dégagent <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong> observées dans les sites, où ils coexistent <strong>de</strong> façon nonexclusive. Ils se combinent partout à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés divers <strong>et</strong>, selon le site, l’un ou l’autre tend àdominer. Mozaïc offre plutôt l’exemple d’une équipe qui a l’habitu<strong>de</strong> d’aller <strong>de</strong> façon naturelle <strong>et</strong>quotidienne vers les groupes implantés dans son secteur. De même la JEEP privilégie volontiers lesschémas <strong>de</strong> l’approche informelle <strong>et</strong> du lien préalable avec <strong>de</strong>s individus comme relais pour accé<strong>de</strong>raux groupes. Il est vrai que ces <strong>de</strong>ux équipes bénéficient d’une bonne antériorité, elles sontimplantées <strong>de</strong>puis longtemps dans leur quartier où elles exercent une veille permanente. Ellesadoptent peu l’approche directe, à la différence <strong>de</strong> l’équipe du voironnais pour laquelle, ainsi quenous venons <strong>de</strong> l’indiquer, c’est le principal mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rencontre avec les groupes sur les sites nonprioritaires.La façon d’abor<strong>de</strong>r les groupes dépend donc d’un ensemble <strong>de</strong> facteurs. Ces facteurs sontinstitutionnels, liés à la définition <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> Prévention spécialisée ou aux orientations<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 164

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