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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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compétences tiennent autant à une qualification sociale qu’à <strong>de</strong>s qualités personnelles <strong>et</strong> àl’expérience. Aller vers les groupes suppose une implication, une sorte d’exposition <strong>de</strong> soi que tousles professionnels ne peuvent consentir, même s’ils sont bien formés. Nous avons relevé, parailleurs, l’utilité <strong>de</strong> formation technique dans un domaine autre que l’éducatif, par exemple la box<strong>et</strong>haïlandaise, qui favorise la médiation avec les <strong>jeunes</strong>. Seule une démarche raisonnée perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>réunir un tel éventail <strong>de</strong> compétences. La composition <strong>de</strong> l’équipe, essentielle pour la mise en œuvre<strong>et</strong> la réussite <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong>, résulte d’une politique <strong>de</strong> recrutement, donc d’un choix institutionnel,qui privilégie certains profils éducatifs.L’ancrage dans le site est un élément qui est appréhendé diversement. Une équipe installée <strong>de</strong>longue date possè<strong>de</strong> une connaissance du territoire d’intervention dans ses multiples composantes,<strong>de</strong> ses évolutions <strong>et</strong> événements marquants. Elle a une compréhension <strong>de</strong>s dynamiques sociales <strong>et</strong><strong>de</strong>s réseaux, <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntifie les familles <strong>et</strong> les groupes d’appartenance. Incontestablement, la présencedans le temps est un élément facilitateur <strong>de</strong> la rencontre avec les groupes. Le contact s’opèrespontanément, souvent le lien existe déjà avec les familles ou les membres <strong>de</strong> la fratrie. Il faut noterque c<strong>et</strong>te ancienn<strong>et</strong>é est toujours présentée comme un atout <strong>et</strong> n’est jamais pensée commesusceptible <strong>de</strong> faire obstacle à l’action, l’habitu<strong>de</strong> pouvant freiner la capacité à renouveler l’actionéducative ou l’approche <strong>de</strong>s publics. Mais une situation inverse, une installation récente, n’empêchepas l’action en direction <strong>de</strong>s groupes. Seulement, elle amène l’équipe à s’appuyer sur d’autresressources que la connaissance fine du quartier. A défaut d’une présence ancienne, c’est la présencerégulière <strong>et</strong> assidue <strong>de</strong> l’espace public qui compte. A défaut d’une pré-i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> l’espace quirend naturel le mouvement « d’aller vers », c’est le cadre institutionnel qui initie <strong>et</strong> sous-tend ladémarche. Dans ce cas, la primauté du cadre institutionnel pour enclencher le contact avec lesgroupes peut expliquer le besoin <strong>de</strong> formalisation <strong>de</strong> l’action <strong>et</strong> <strong>de</strong> production d’un ensembled’écrits, visant à rendre la pratique visible <strong>et</strong> compréhensible, à passer <strong>de</strong> la légitimitéinstitutionnelle à la légitimité sociale ou éducative.Le cadre politico-institutionnel local est donc déterminant. Il influe fortement sur la réalité <strong>de</strong>s<strong>pratiques</strong>. Il est constitué, en premier lieu, <strong>de</strong>s orientations fixées par les autorités localesresponsables <strong>de</strong> la politique socio-préventive. Selon les sites, ces orientations font l’obj<strong>et</strong> d’unprocessus plus ou moins élaboré <strong>de</strong> négociation avec les organismes concernés, notamment laprévention spécialisée. C’est la comman<strong>de</strong> politique. Le cadre politico-institutionnel résulte, ensecond lieu, <strong>de</strong> la réflexion, <strong>de</strong>s apports, <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue qui sont mis en avant par les diversesinstances, publiques ou privées, habilitées à intervenir dans le débat public sur ces questions, parexemple une coordination <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> Prévention spécialisée.Ainsi formé, le cadre sert à borner l’action, au sens d’une délimitation du champ, <strong>et</strong> à donner lesrepères. Il oriente les <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> terrain en conséquence. La Charte <strong>de</strong> la Prévention spécialiséedans le département du Bas-Rhin est un texte qui engage les services dans <strong>de</strong>s directions précises.Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> l’action dans les rapports d’activité qui comportent une rubriqueperm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> consigner les actions collectives. La convention tripartite dans le Pays voironnais estun document contractuel qui vaut pour le territoire considéré <strong>et</strong> qui exprime une comman<strong>de</strong>politique déterminée. Il prescrit l’action auprès <strong>de</strong>s groupes. Les différents documents institutionnelsque nous avons repérés remplissent tous une fonction normative. C’est le cas lorsqu’ils sont, commela Charte ou la convention tripartite, l’expression d’une décision politique qui crée une obligationpour les opérateurs. Mais c’est aussi le cas lorsque le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> contrainte est moindre. Les<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 197

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