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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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Ils repèrent également le quasi groupe ou la hor<strong>de</strong>. Ce groupe est considéré comme déviant vis-à-vis<strong>de</strong>s normes imposées par son environnement <strong>et</strong> compte tenu <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong> ses membres. SelonPhilippe Robert (1974), la hor<strong>de</strong> est « un agglomérat nombreux, sans structure, ni cohésion, nipouvoir d’action bien entendu, mais cependant avec une secrète conscience communed’appartenance, une élection secrète, à défaut d’un recrutement organisé. » 123 On notera concernantce type <strong>de</strong> regroupement <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> le faible volume d’interactions <strong>et</strong> d’interrelations. La ban<strong>de</strong>constitue en fait un sous groupe <strong>de</strong> la hor<strong>de</strong> qui diffère dans son fonctionnement par unestructuration plus forte <strong>et</strong> un réseau d’interrelation qui la rend efficace, <strong>et</strong> qui se compose d’unnombre moins important <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>.Pour conclure, selon ce que les professionnels <strong>de</strong> la prévention spécialisée rencontrés nous ontdécrits, nous pouvons dire que les différents types <strong>de</strong> regroupements <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> gravitent entre lesimple regroupement informel <strong>et</strong> éphémère <strong>et</strong> la ban<strong>de</strong>, avec <strong>de</strong>s structurations internes variantentre les <strong>de</strong>ux extrêmes, idée par ailleurs défendue par Gérard Mauger dans son étu<strong>de</strong>sociographique sur les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> (Mauger, 2006). Nous noterons, toutefois, que la plupart<strong>de</strong>s groupes rencontrés par les professionnels <strong>de</strong> la prévention spécialisée interrogés sont <strong>de</strong>sgroupes informels, ou groupes <strong>de</strong> pairs.1 - La fonction socialisante du groupe dans la construction i<strong>de</strong>ntitaire adolescenteSocialisation <strong>et</strong> construction i<strong>de</strong>ntitaire : éléments <strong>de</strong> baseL’interaction avec d’autres individus constitue la base <strong>de</strong> la relation humaine <strong>et</strong> <strong>de</strong> la constructioni<strong>de</strong>ntitaire. Ce processus, appelé socialisation, est défini comme « l’ensemble <strong>de</strong>s interférences avecson environnement social où l’enfant a un rôle actif à jouer » 124 . Dans ce cadre, les « "œuvres" ouactivités créatrices », ensemble <strong>de</strong>s activités qu’il peut développer, jouent un rôle essentiel car« l’échec ou le succès remporté dans ces tâches jouent un grand rôle dans la construction <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntitépositive ou négative par la succession <strong>de</strong>s évaluations positives <strong>et</strong> négatives <strong>de</strong> Soi ».C<strong>et</strong>te i<strong>de</strong>ntité se construit dès le plus jeune âge autour <strong>de</strong> valeurs acquises au cours <strong>de</strong> lasocialisation. Il peut s’agir <strong>de</strong> valeurs religieuses, éthiques, patriotiques, familiales, bref <strong>de</strong> toutes lesvaleurs qui perm<strong>et</strong>tent au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> donner un sens à sa vie. Dans c<strong>et</strong>te acquisition, la famille joue unrôle primordial <strong>et</strong> les <strong>jeunes</strong> ayant grandi au sein <strong>de</strong> familles plus ou moins défaillantes, n<strong>et</strong>ransm<strong>et</strong>tant pas ces éléments centraux pour la construction i<strong>de</strong>ntitaire, se r<strong>et</strong>rouvent souvent endifficulté à l’adolescence. En eff<strong>et</strong>, si ces valeurs évoluent tout au long <strong>de</strong> la vie, une certainecohérence, <strong>et</strong> donc un socle, reste nécessaire <strong>de</strong>puis la plus jeune enfance afin d’avoir le sentimentqu’on est la même personne. Il n’en reste pas moins que l’i<strong>de</strong>ntité n’est pas rigi<strong>de</strong> mais « fonctionnecomme un processus dynamique structurant le changement ET la continuité. » 125123 Robert <strong>et</strong> Lascousmes, 1974, page 106124 Malewska-Peyre, 1999125 Malewska-Peyre, 1999<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 142

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