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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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La mesure du qualitatif fait appel à une autre façon <strong>de</strong> penser <strong>et</strong> elle ne vise pas seulement laprise en compte <strong>de</strong>s événements qui se produisent avec les groupes sur le quartier. Il s’agit plus ici <strong>de</strong>recueillir la dimension complexe du travail socio-éducatif mis en œuvre par l’équipe <strong>de</strong>s éducateurs<strong>de</strong> Prévention Spécialisée :- Il y a un lien avec <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> en groupe ;- Il y a une équipe missionnée pour aller à leur rencontre <strong>et</strong> établir avec eux <strong>de</strong>s liens ;- Il y a un service qui a élaboré un proj<strong>et</strong> d’intervention socio-éducative dans le cadre d’unemission <strong>de</strong> Prévention Spécialisée ;- Il y a une comman<strong>de</strong> financée par une collectivité publique (Conseil Général, <strong>et</strong> parfois lacommune ou groupement <strong>de</strong> communes qui, sur certains sites, participent au financement<strong>de</strong> l’action en étant associés au pilotage).Ces quatre éléments constituent chacun un axe qui peut être interrogé pour rendre compte, pourévaluer ce qui est à l’œuvre dans ce proj<strong>et</strong> porté par l’action socio-éducative <strong>de</strong>s éducateurs <strong>de</strong>Prévention Spécialisée.Pour être évaluées, les complexités en jeu ne doivent être ni réduites, ni simplifiées, au moyen d’unchiffrage fabriqué par <strong>de</strong>s grilles, <strong>de</strong>s paramètres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s critères. Il n’y a pas <strong>de</strong> « savoir tout fait » àappliquer, il s’agit d’une pratique d’exploration engagée avec une dimension d’inconnu <strong>et</strong> d’énigme,qui articule <strong>de</strong>s interventions dans une stratégie toujours singulière. Mais il y a en plus unedimension d’observation, d’immersion <strong>et</strong> d’interrelation portée par les éducateurs. C<strong>et</strong> exerciceprofessionnel s’apparente à une approche clinique 68 dans la mesure où il va être question <strong>de</strong> sepencher sur une réalité sociale typique vécue par un groupe <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> en difficulté sur un lieudonné.Reprenons dans l’autre sens nos quatre axes en les déconstruisant un peu plus :1. A partir <strong>de</strong>s normes <strong>de</strong> vie sociale qu’une société imagine pour le bien <strong>de</strong> ses congénères, lesélus politiques, renseignés sur les conditions <strong>de</strong> vie difficiles <strong>de</strong> ces <strong>jeunes</strong>, vont tenter <strong>de</strong>proposer <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> prévention, <strong>de</strong> protection <strong>et</strong> parfois <strong>de</strong> réparation.2. C’est donc là que les élus politiques, les élus associatifs avec leurs personnels cadres <strong>de</strong>sservices <strong>de</strong> Prévention Spécialisée vont passer une convention pour une mission <strong>de</strong>prévention spécialisée auprès <strong>de</strong> ces groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>.3. La scène sociale où s’exerce c<strong>et</strong>te approche clinique laisse apparaître le plus souvent <strong>de</strong>sconstantes : isolement <strong>de</strong>s groupes, stigmatisation, pas d’occupation, précarité, scolarité enberne ou délaissée, sentiment d’inutilité…, ce qui pourrait indiquer un risque d’enlisementvers une désocialisation plus importante.4. Le proj<strong>et</strong> que va initier le service <strong>de</strong> Prévention Spécialisée sera, avec son équiped’éducateurs, d’élaborer <strong>de</strong>s actions spécifiques pour prendre en considération la situation<strong>de</strong> « mal être » repérée par l’observation patiente <strong>et</strong> attentive.68 Clinique : 1 er sens :qui concerne les symptômes perçus par la seule observation.2 ème sens : diagnostic construit par l’observation directe.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 68

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