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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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La présence dans les établissements scolaires : observer les dynamiques <strong>de</strong> groupe <strong>et</strong> lescomportements collectifsLe partenariat entre la Prévention spécialisée <strong>et</strong> les collèges existe <strong>de</strong> longue date. Les professionnels<strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre se connaissent bien, ont l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> se côtoyer, ont instauré entre eux unerelation <strong>de</strong> confiance perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> faire circuler rapi<strong>de</strong>ment les informations. Au sein <strong>de</strong> l’équipe<strong>de</strong> Prévention spécialisée, d’ailleurs, <strong>de</strong>s éducateurs sont i<strong>de</strong>ntifiés comme les référents <strong>de</strong>s collèges.Certaines fac<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> ce partenariat perm<strong>et</strong>tent d’illustrer la prise en compte du groupe. Selon leproj<strong>et</strong> <strong>et</strong> l’objectif poursuivi par les professionnels, le groupe représente un cadre d’appui pour ai<strong>de</strong>run jeune, ou bien il est appréhendé comme une catégorie sociologique révélatrice <strong>de</strong>s processusd’affiliation <strong>et</strong> <strong>de</strong> socialisation <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> dont il faut appréhen<strong>de</strong>r les contours pour donner sens àl’action éducative.Le collège est un lieu propice au repérage <strong>de</strong>s difficultés que peut rencontrer un jeune. Leséducateurs présents dans les établissements, lors <strong>de</strong> permanences ou activités diverses, peuventrepérer directement la situation, ou bien en être informés par les responsables, principaux ouconseillers d’éducation, qui font un signalement sans suivre pour autant une procédure formellemais en agissant <strong>de</strong> façon spontanée. La réponse à la situation peut alors consister à encastrer lasituation individuelle dans un cadre collectif : associer <strong>de</strong>s élèves en « décrochage scolaire » à <strong>de</strong>sproj<strong>et</strong>s culturels portés au sein <strong>de</strong> l’établissement, intégrer le jeune à un groupe constitué hors <strong>de</strong>smurs <strong>de</strong> l’établissement en créant ainsi un eff<strong>et</strong> d’entrainement. Le groupe constitue ici un levier queles éducateurs ne se privent pas <strong>de</strong> mobiliser en faveur d’un jeune en particulier.Les éducateurs viennent aussi dans les établissements scolaires dans un tout autre contexte. Un <strong>de</strong>scollèges, en eff<strong>et</strong>, ouvre ses portes aux éducateurs <strong>de</strong> la JEEP <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ALP durant les temps <strong>de</strong>récréation. La cour offre, en eff<strong>et</strong>, la possibilité d’un contact direct avec les collégiens <strong>et</strong> renvoie uneimage assez parfaite <strong>de</strong>s logiques <strong>de</strong> regroupement <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> dans le Neuhof selon la communautéd’appartenance. Les <strong>jeunes</strong> turcs, filles <strong>et</strong> garçons dans le même espace mais séparés, investissent lesmarches d’escalier <strong>et</strong> se parlent dans la langue d’origine. Les maghrébins, surtout les garçons,occupent les bancs, tandis que les filles se dispersent dans la cour. Le groupe <strong>de</strong>s tsiganes serassemble dans un autre coin <strong>de</strong> la cour. Les « groupes du milieu », multi<strong>et</strong>hniques, complètent lascène. Au sein <strong>de</strong> ces groupes, les garçons se mélangent tous âges confondus. Ce clivage <strong>et</strong>hniqu<strong>et</strong>rès marqué traduit la force <strong>de</strong> l’appartenance communautaire comme élément <strong>de</strong> différenciation <strong>et</strong><strong>de</strong> reconnaissance i<strong>de</strong>ntitaire dans un espace réduit, comme celui du collège. Les responsables <strong>de</strong>l’établissement nuancent c<strong>et</strong>te géographie communautaire qui, selon eux, masque l’élément qui estdéterminant dans le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong>, c’est-à-dire leur lieu d’habitation. En fait les<strong>de</strong>ux se superposent, les cités étant fortement <strong>et</strong>hnicisées 115 .Deux fois par semaine, les éducateurs sont dans la cour <strong>de</strong> récréation pour se faire connaître <strong>de</strong>s<strong>jeunes</strong>, pour répondre à d’éventuelles sollicitations <strong>et</strong> pour observer les fonctionnements collectifs.115 L’autre collège observe également une organisation en groupes. Mais les critères <strong>de</strong> répartition plus nombreux - parsexe, par <strong>et</strong>hnie, par clan au sein <strong>de</strong>s communautés les plus représentées comme les turcs ou les tsiganes, par grouperési<strong>de</strong>ntiel- brouillent la radicalité du phénomène tel qu’il se manifeste au collège où intervient l’équipe <strong>de</strong> Préventionspécialisée<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 121

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