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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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institutionnels qui, en eff<strong>et</strong>, expriment une attente, vis-à-vis <strong>de</strong> la Prévention. Les quelques élémentsrecueillis sont ceux qui ont été spontanément évoqués lors <strong>de</strong> l’enquête <strong>et</strong> sont plutôt dispersés,n’ayant pas vocation à épuiser le débat. Mais ils éclairent certains enjeux qui entourent le travailauprès <strong>de</strong>s groupes.Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pratique sont abordés sur trois registres : l’individu, l’environnement du jeune <strong>et</strong>l’action publique puisque la prévention spécialisée concourt à une politique globale <strong>de</strong> la <strong>jeunes</strong>se.En ce qui concerne le regard sur l’individu, les professionnels n’expriment pas une attenteprédéterminée, selon un schéma qui laisserait penser que l’action avec le groupe aurait <strong>de</strong> forteschances <strong>de</strong> susciter chez les <strong>jeunes</strong> <strong>de</strong>s démarches personnelles se traduisant, notamment, par lamise en place d’accompagnements individualisés. Les équipes adoptent <strong>de</strong>s positions pru<strong>de</strong>ntes <strong>et</strong>réalistes, ouvertes. Mais, elles sont attentives à déceler chez chaque jeune les signes d’évolution quipeuvent être interprétés comme une conséquence <strong>de</strong> la prise en compte du collectif sur lescomportements individuels. Les récits éducatifs donnent <strong>de</strong> nombreux exemples <strong>de</strong> ceschangements sur le plan <strong>de</strong> l’estime <strong>de</strong> soi, <strong>de</strong> la relation à autrui ou <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> l’avenir.Ces évolutions positives sont à apprécier en lien avec chaque histoire personnelle, <strong>et</strong> s’effectuentprogressivement. Dans ce sens, la durée est un indicateur essentiel. La relation éducative qui seprolonge dans le temps ou l’inscription successive du jeune dans les actions proposées par leséducateurs <strong>et</strong> son intégration à différents « groupes constitués » sont présentés comme les critèresd’une action professionnelle réussie. « L’emboitement <strong>de</strong>s actions », selon les termes d’unéducateur, marque les étapes du jeune vers un mieux être, même si ce parcours n’est pas linéaire <strong>et</strong>peut comporter <strong>de</strong>s phases rétroactives.Travailler avec les groupes constitue, ensuite, une modalité d’action susceptible d’engendrer unprocessus plus large, concernant l’environnement social local. C<strong>et</strong>te ouverture constitue un secondregistre où peut s’apprécier la portée <strong>de</strong> l’action éducative. Elle concerne, en premier lieu, le lien quise noue avec les familles. Le rapprochement avec celles-ci n’est pas immédiatement recherché, maisest la conséquence du travail avec les groupes. Celui-ci donne une voie d’accès aux familles lorsqu’ilfaut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une autorisation pour une sortie, organiser un déplacement sportif, présenter lorsd’une soirée conviviale les souvenirs <strong>de</strong> voyage, expérience enrichissante qui valorise les <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong>,par ricoch<strong>et</strong>, les familles venues pour c<strong>et</strong>te occasion. Le montage d’un proj<strong>et</strong>, la participation <strong>de</strong>s<strong>jeunes</strong> à une activité sont autant d’opportunités que les éducateurs saisissent pour solliciter lesfamilles, les connaître, les impliquer alors que le contact ne se réalise pas spontanément, celles-ciétant souvent en r<strong>et</strong>rait ou « dépassées » par les situations qu’elles vivent. De surcroît, l’abord estfacilité puisqu’il s’effectue dans un contexte doublement dédramatisé, d’une part, par le fait ducollectif qui dépersonnalise <strong>et</strong>, d’autre part qui est celui d’une perspective porteuse <strong>et</strong> non <strong>de</strong>situations individuelles problématiques. Le milieu familial est donc largement pris en compte par lesprofessionnels. L’ai<strong>de</strong> aux <strong>jeunes</strong> passe par l’ai<strong>de</strong> apportée aux familles, souvent fragiles, pourqu’elles offrent aux <strong>jeunes</strong> le cadre structurant dont ils ont besoin.Au-<strong>de</strong>là du cercle familial, l’intervention avec les groupes perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> tendre une passerelle avec lemilieu <strong>de</strong> vie dans ses différentes dimensions : communauté, réseaux <strong>de</strong> sociabilité, quartier. Lesterrains montrent que l’action éducative offre plusieurs façons <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> l’entre-soi juvénile à lavie sociale : un chantier ponctuel, <strong>de</strong>stiné à financer une sortie, qui propose différents services àdomicile ; une journée « propr<strong>et</strong>é » <strong>et</strong> d’éducation à l’environnement ; un « jogging »<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 194

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