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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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CHAPITRE 1 : Les groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>« La <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong> tout homme est liée à celle d’un groupe, c’est-à-dire à l’établissement <strong>de</strong> liens avecles personnes qui l’entourent »In Les groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> inadaptés, Michel LEMAY, 1975Définir le groupe <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> n’est pas évi<strong>de</strong>nt, que ce soit pour le chercheur ou pour le professionnel.On r<strong>et</strong>rouve parmi les travaux sur la thématique une littérature abondante sur les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>,notamment, en France, <strong>de</strong>puis l’apparition du phénomène <strong>de</strong>s loubards puis <strong>de</strong>s blousons noirs.Mais actuellement, les recherches socio-historiques m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce une disparition, en tout casun n<strong>et</strong> affaiblissement, <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> collectifs juvéniles <strong>de</strong> ce type au profit <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> copains,appelés plus communément groupes <strong>de</strong> pairs. En 1976 déjà, Bruno Du Poug<strong>et</strong> écrivait que « legroupe <strong>de</strong> quartier, réputé, il y a dix ans, en termes <strong>de</strong> "ban<strong>de</strong> délinquante", semble s’estomperaujourd’hui au profit <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> voisinage d’immeuble, moins nombreux <strong>et</strong> même parfois réduitsà <strong>de</strong>s groupuscules d’affinités. » 120 Les <strong>de</strong>ux configurations peuvent aussi présenter une continuité, legroupe <strong>de</strong> potes réunis dans l’espace public pouvant évoluer, dans certaines conditions, vers uneconfiguration plus agressive, voire violente ou délinquante. Mais ce type d’évolution est loin <strong>de</strong>constituer un phénomène généralisé. Ainsi, il semble important <strong>de</strong> souligner que l’imaginairecollectif qui se développe autour du phénomène <strong>de</strong> la délinquance <strong>et</strong> <strong>de</strong> la violence en ban<strong>de</strong>,soutenu par les images politico-médiatiques distillées sur la thématique <strong>et</strong> notamment sur lesbanlieues françaises, ne reflète qu’une image partielle <strong>et</strong> déformée <strong>de</strong> la réalité.Mais <strong>de</strong> quoi parle-t-on, alors, lorsque l’on évoque les groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> ? Quelle différence entreles groupes <strong>et</strong> les ban<strong>de</strong>s, si différence il y a ? De quels types sont les groupes rencontrés par leséquipes <strong>de</strong> prévention spécialisée sur le terrain ? Nous allons dans un premier temps proposerquelques éléments <strong>de</strong> définition perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> circonscrire le phénomène que nous étudions, àsavoir les groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>. Ces premiers éléments sont basés sur les données recueillies auprès <strong>de</strong>séquipes éducatives <strong>de</strong> la prévention spécialisée dans le cadre <strong>de</strong> l’enquête.La question que l’on se pose <strong>de</strong> prime abord est celle du critère quantitatif car pour que l’on puissedire qu’il y a groupe, il est nécessaire qu’il y ait interaction entre plusieurs individus. Mais à partir <strong>de</strong>combien <strong>de</strong> personnes peut-on parler <strong>de</strong> « groupe » ? Les professionnels <strong>de</strong> la Prévention spécialiséeque nous avons rencontrés posent en général la limite à <strong>de</strong>ux ou trois personnes. Pour notreenquête, <strong>et</strong> en appui aux <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> Prévention spécialisée, nous adm<strong>et</strong>trons que l’on parlera <strong>de</strong>groupe à partir <strong>de</strong> trois <strong>jeunes</strong>.Un critère qui peut être r<strong>et</strong>enu pour définir le groupe <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> est celui <strong>de</strong> la présence d’un meneurou lea<strong>de</strong>r, d’une personne qui domine, qui mène le collectif, sachant que cela ne signifie pasforcément qu’il existe une hiérarchie formelle au sein du collectif. Toujours est-il que dans ungroupe, on repère souvent une personne qui a un certain ascendant sur les autres.120 Du Poug<strong>et</strong>, 1976<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 140

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