son action sur les <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> sur les territoires, <strong>et</strong> où elle se trouve fortement concurrencée par unensemble <strong>de</strong> dispositifs ou <strong>de</strong> fonctions qui ont également la <strong>jeunes</strong>se pour cible.Ainsi, les <strong>de</strong>ux axes <strong>de</strong> travail ne sont pas déconnectés d’une série d’enjeux. De ce fait, ils ont étéappréhendés non comme <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s isolés mais comme <strong>de</strong>s thèmes ou <strong>de</strong>s préoccupations àréinscrire dans une réflexion d’ensemble portant, in fine, sur les modalités <strong>et</strong> le sens <strong>de</strong> l’actionéducative aujourd‘hui. Chacun, cependant, a fait l’obj<strong>et</strong> d’une observation <strong>et</strong> d’un traitementspécifiques mobilisant <strong>de</strong>s outils conceptuels <strong>et</strong> méthodologiques appropriés.En ce qui concerne les groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>, nous avons pris en compte ce qui nous a été donné. End’autres termes, nous avons été attentifs aux regroupements que connaissent ou croisent leséquipes avec lesquelles nous avons travaillé, pensant que l’état <strong>de</strong>s lieux ainsi effectué étaitsusceptible <strong>de</strong> résumer le phénomène. Nous nous sommes efforcées <strong>de</strong> qualifier ce phénomènedans ses caractéristiques d’ensemble <strong>et</strong>, également, dans sa diversité. Les éducateurs, en eff<strong>et</strong>, ontmis en avant une réalité multiple. Celle-ci s’offre le plus souvent sous la forme <strong>de</strong> rassemblements <strong>de</strong>pairs, plutôt paisibles ou à peine provocateurs même s’ils suscitent facilement méfiance <strong>et</strong>inquiétu<strong>de</strong>. Les professionnels n’ont pas masqué, toutefois, l’existence <strong>de</strong> groupes difficiles, installésdans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rait social ou adoptant <strong>de</strong>s comportements violents. Concernés <strong>et</strong>préoccupés par ces groupes, les éducateurs reconnaissent aussi que l’action, dans ce contexte, estproblématique <strong>et</strong> incertaine.Par ailleurs, nous n’avons pas cherché à acquérir une compréhension du fonctionnement interne <strong>de</strong>sgroupes, ce qui aurait nécessité le recours à une métho<strong>de</strong> d’observation particulière, <strong>de</strong> type<strong>et</strong>hnologique, ou une démarche d’immersion.Concernant les <strong>pratiques</strong> éducatives, nous avons privilégié une approche concrète à partir <strong>de</strong>questions apparemment simples posées aux équipes : une action avec <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> est-ellei<strong>de</strong>ntifiable ? que fait l’éducateur avec ces groupes ? Comment s’y prend-t-il ? Quel regard porte-t-ilsur c<strong>et</strong> aspect <strong>de</strong> son action ? Ces questions renvoient aux contenus <strong>de</strong> l’action, aux stratégies <strong>et</strong> auxreprésentations que les équipes éducatives nous ont livrés à travers leurs récits. Le décryptage <strong>de</strong>s<strong>pratiques</strong> ne peut ignorer, cependant, les éléments d’ordre institutionnel qui conditionnent l’action.Il s’accompagne donc d’une analyse du contexte institutionnel interne, c’est-à-dire du côté <strong>de</strong>sacteurs <strong>de</strong> la prévention spécialisée, <strong>et</strong> externe, c’est-à-dire le système local d’acteurs. C<strong>et</strong>te secon<strong>de</strong>dimension est essentielle puisque les initiatives auprès <strong>de</strong>s groupes, si elles tiennent au profil <strong>de</strong>l’opérateur qui dispose <strong>de</strong> marges <strong>de</strong> manœuvre, sont largement déterminées par les logiquesinstitutionnelles qui constituent <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> facilitation ou d’empêchement. Elle a donc été priseen compte même si elle a été rapi<strong>de</strong>ment explorée.Le choix d’une approche monographiquePlusieurs mo<strong>de</strong>s d’investigation ont été mis en œuvre. Dès le démarrage, une recherchedocumentaire a permis <strong>de</strong> repérer les principaux travaux existant sur la question ou sur <strong>de</strong>s thèmesconnexes, <strong>et</strong> d’éclairer notre réflexion. Ces travaux sont <strong>de</strong> différentes sortes 75 : écrits produits parles réseaux professionnels, rapports officiels répondant à <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s ou réalisés par <strong>de</strong>s75 Voir la bibliographie.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 87
instances du secteur, textes administratifs <strong>et</strong> réglementaires, travaux universitaires. En particulier,les événements récents <strong>de</strong> novembre 2005 ont donné lieu à <strong>de</strong>s ouvrages traitant <strong>de</strong> la question <strong>de</strong>la <strong>jeunes</strong>se dans ses différents aspects –sociabilité, mo<strong>de</strong>s d’implication dans l’espace public…- quenous avons utilement consultés.Nous nous sommes largement appuyés, par ailleurs, sur la connaissance accumulée par laCommission thématique du CTPS dans ses différentes phases <strong>de</strong> travail : auditions <strong>de</strong> personnesqualifiées, entr<strong>et</strong>iens exploratoires auprès d’une vingtaine d’équipes <strong>de</strong> prévention spécialisée,questionnaire adressé aux personnels éducatifs. Ces matériaux, déjà disponibles au démarrage <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>, ont aidé à i<strong>de</strong>ntifier rapi<strong>de</strong>ment les principaux enjeux.L’enquête sur site a constitué, cependant, notre principal mo<strong>de</strong> d’investigation. Nous avons travaillédans trois sites qui ont sélectionnés en concertation avec la commission « Pratiques éducatives <strong>et</strong>groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> » du CTPS sur la base <strong>de</strong> plusieurs critères. La diversité <strong>de</strong>s contextes locaux –caractéristiques du territoire, configuration du système d’acteurs <strong>et</strong> structuration <strong>de</strong> l’offreinstitutionnelle- a constitué un premier critère <strong>de</strong> choix. La capacité <strong>de</strong>s équipes sur place,responsables <strong>et</strong> équipes <strong>de</strong> terrain, à s’impliquer s’est également imposée comme un élémentindispensable à la bonne réussite du travail. Avant tout choix définitif, nous avons donc vérifié queles équipes étaient prêtes à se rendre disponibles <strong>et</strong> à se mobiliser. Un troisième point a fait débat,concernant la pertinence <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enir ou non <strong>de</strong>s sites affichant l’action auprès <strong>de</strong>s groupes commeune priorité. Finalement, c’est le cas pour <strong>de</strong>ux terrains d’étu<strong>de</strong> sur les trois.Les trois sites r<strong>et</strong>enus sont le Pays Voironnais, dans le nord Isère, où intervient le CoDASE, le quartierdu Neuhof à Strasbourg avec une équipe <strong>de</strong> la JEEP <strong>et</strong>, enfin, un secteur du 18 ème arrondissement àParis où Mozaïc, équipe <strong>de</strong> l’association ARC 75, est installée <strong>de</strong>puis une dizaine d’années. Lacomposition <strong>de</strong> l’échantillon répond au souci <strong>de</strong> couvrir différents types <strong>de</strong> territoires sur lesquels leséquipes <strong>de</strong> prévention spécialisée peuvent être amenées à intervenir.Le premier site, le Pays Voironnais, concerne une équipe d’éducateurs intervenant dans un espacecomposé <strong>de</strong> plusieurs communes semi rurales. L’intérêt <strong>de</strong> mener une investigation dans ce type <strong>de</strong>territoire rési<strong>de</strong>, d’abord, dans l’observation d’une équipe qui adapte ses <strong>pratiques</strong> à <strong>de</strong> nouveauxenjeux liés au contexte local. En eff<strong>et</strong>, historiquement, la Prévention spécialisée est amenée àintervenir dans un milieu urbain, auprès d’une population en difficultés économiques <strong>et</strong> sociales.Toutefois, aujourd’hui, les communes plus rurales subissent une fragilisation croissante <strong>de</strong> leurpopulation <strong>et</strong> sont démunies face aux difficultés d’insertion vécues par les <strong>jeunes</strong> <strong>de</strong> leur territoire.Elles se tournent vers les services <strong>de</strong> Prévention spécialisée pour répondre à l’émergence <strong>de</strong> cesnouveaux besoins. Dans le Pays voironnais, en outre, la communauté <strong>de</strong> communes a fait le constat<strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s rassemblements juvéniles dans l’espace public <strong>et</strong> a inscrit l’intervention auprès<strong>de</strong> ces groupes comme une préoccupation. Ce site perm<strong>et</strong> donc <strong>de</strong> décrire à la fois la spécificité <strong>de</strong>sgroupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>de</strong>s milieux ruraux ou semi ruraux, <strong>et</strong> les modalités <strong>de</strong> l’action socio-éducativedans ce type <strong>de</strong> territoire, en tension entre une logique préventive <strong>et</strong> une préoccupation sécuritaire.Le second site d’investigation se situe à Strasbourg dans un grand ensemble d’habitat socialcaractéristique <strong>de</strong>s territoires d’intervention traditionnels <strong>de</strong> la Prévention spécialisée. Ce quartier, leNeuhof, est concerné par la plupart <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> lutte contre l’exclusion, <strong>de</strong> la réhabilitation dubâti aux programmes <strong>de</strong> développement social local <strong>de</strong>stinés à agir auprès <strong>de</strong>s populations<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 88
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CHOBEAUX François, Les nomades du
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Communauté d’agglomération du P