l’animation sportive ou culturelle, qui s’appuient sur le groupe pour conduire leur proj<strong>et</strong> dans uneperspective d’épanouissement personnel <strong>et</strong> social.Ainsi, le scoutisme <strong>et</strong> les mouvements <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>se <strong>et</strong> d’éducation populaire, ont expérimenté <strong>et</strong>capitalisé <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s qui ont largement contribué à construire le métierd’éducateur spécialisé.Le travail éducatif avec les groupes est un vecteur fort <strong>de</strong> l’éducation spécialisée 27 , pan du travailsocial qui s’adresse aux enfants <strong>et</strong> aux adolescents en difficulté ou en rupture avec les espaceséducationnels habituels, notamment la famille <strong>et</strong> l’école, <strong>et</strong> qui manifestent leur souffrance par <strong>de</strong>scomportements <strong>de</strong> dépendance, <strong>de</strong> délinquance <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conduites asociales qui créent leur exclusion.Des promoteurs, comme AS. Makarenko, F. Deligny, A. Aichhorn, ont su expérimenter <strong>et</strong> montrercomment le groupe est un milieu qui favorise pour chacun la construction i<strong>de</strong>ntitaire <strong>et</strong> lasocialisation. L’éducateur partage la vie du groupe <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>, s’intègre dans la trame relationnelle quien constitue la structure vivante, pouvant alors développer les relations éducatives les pluscohérentes.Dans la secon<strong>de</strong> moitié XXème siècle, les travaux notamment <strong>de</strong> J.L. Moréno <strong>et</strong> K. Lewin, sur ladynamique <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong> ceux <strong>de</strong> A. Aichorn <strong>et</strong> M. Lemay sur la socio-pédagogie (éducation dans <strong>et</strong>par le groupe) ont montré l’importance <strong>et</strong> la place du groupe dans toute pratique d’éducation.L’ANEJI (Association nationale <strong>de</strong>s éducateurs <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> inadaptés1947-1989) dès sa création, acontribué à la construction du jeune métier d’éducateur spécialisé (appelé alors éducateur <strong>de</strong>groupe) <strong>et</strong> rassemblait la majorité <strong>de</strong>s éducateurs professionnels. Elle était consciente <strong>de</strong> lanécessaire compétence à acquérir dans c<strong>et</strong>te pratique éducative, <strong>et</strong> a créé <strong>et</strong> fait fonctionner la« Commission <strong>de</strong>s éducateurs <strong>de</strong> groupe ».En partageant le vécu avec les <strong>jeunes</strong>, l’éducateur <strong>de</strong>vient « thérapeute dans <strong>et</strong> par l’évènementquotidien » 28 . En eff<strong>et</strong>, le groupe <strong>de</strong> vie (le mot groupe vient <strong>de</strong> l’Italien « groppo » : ensemble,réunion) est le « nœud <strong>de</strong>s transactions intra <strong>et</strong> inter personnelles, au sein d’un système <strong>de</strong> règles » 29constituant le creus<strong>et</strong> essentiel du développement personnel <strong>et</strong> social. Ainsi, dans les internats <strong>de</strong>rééducation <strong>de</strong>s années antérieures, comme actuellement dans les foyers <strong>de</strong> l’enfance <strong>et</strong> ceux <strong>de</strong> laprotection Judiciaire <strong>de</strong> la <strong>jeunes</strong>se, ou les centres rééducatifs, … le groupe est le socle <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong>psychopédagogiques <strong>et</strong> éducatives mises en œuvre.A partir <strong>de</strong>s années 1970, dans le cadre <strong>de</strong> mandats individualisés (A.E.M.O., A.E.D.), même si legroupe familial est souvent concerné, les <strong>pratiques</strong> individuelles se sont multipliées, sans que legroupe soit utilisé comme dimension <strong>de</strong> pratique dans l’accompagnement éducatif engagé. Au cours<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies, la restriction <strong>de</strong>s moyens financiers entraînant la diminution <strong>de</strong>s postesd’éducateurs spécialisés, a eu pour conséquence une modification significative <strong>de</strong> l’apport éducatif27 « Le terme d’éducation spécialisée désigne un ensemble <strong>de</strong> <strong>pratiques</strong> concourant au soutien, à laréadaptation ou à l’intégration sociale d’enfants, d’adolescents ou d’adultes, présentant <strong>de</strong>s difficultésdiverses : déficience physique ou psychique, carences affective, éducative ou matérielle du milieu familial,mauvais traitements, délinquance, échec scolaire, toxicomanie, problèmes d’insertion sociale <strong>et</strong> professionnelle,… » - Michèle Becquemin – « Nouveau Dictionnaire Critique d’Action Sociale » – Bayard 200628 Jeanine Guindon – « Le concept d’éducateur spécialisé » Revue Rééducation - 196029 Cf. Maurice Capul : « Les groupes rééducatifs » P.U.F. 1969<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 33
dans les <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> groupe : la trame habituelle <strong>de</strong> la vie domestique –repas, ménage, entr<strong>et</strong>ien,sommeil, …- est rarement assurée par <strong>de</strong>s éducateurs, mais par du personnel ad-hoc : veilleurs <strong>de</strong>nuit, cuisiniers, … C<strong>et</strong>te situation conduit l’éducateur à assumer <strong>de</strong> préférence <strong>de</strong>s fonctions d’écoute,d’entr<strong>et</strong>ien, <strong>de</strong> médiation <strong>et</strong> d’orientation, dans une relation duelle. Il ne participe plus à la viecollective que par segments : animation-loisirs, sport, groupes <strong>de</strong> paroles, … dans la mesure où il enprend l’initiative <strong>et</strong> où les modalités <strong>et</strong> les conditions d’exercice professionnel l’y autorisent.Enfin, les procédures individualisantes <strong>de</strong>s mandats éducatifs, <strong>de</strong> leur rendu compte <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurévaluation, ne sont pas propices à l’affermissement <strong>et</strong> au développement du travail éducatif avec lesgroupes. Seuls les équipes éducatives exerçant en internat, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s novateurs, tels les créateurs <strong>de</strong>lieux <strong>de</strong> vie 30 , … <strong>et</strong> les équipes <strong>de</strong> prévention spécialisée, sont en capacité <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>et</strong> <strong>de</strong>valoriser la pratique éducative avec les groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> sa résonance au niveau <strong>de</strong> leurcommunauté <strong>de</strong> vie.3 - Approche <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> éducatives <strong>de</strong> groupe en prévention spécialiséeDès son origine, l’approche <strong>et</strong> la pratique <strong>de</strong> Prévention Spécialisée se distinguent par <strong>de</strong>uxcaractéristiques. D’une part l’offre <strong>de</strong> relation éducative est portée aux <strong>jeunes</strong> dans leur milieu <strong>de</strong> vie<strong>et</strong> laissée à leur libre-adhésion. D’autre part, les groupes d’affinité dans lesquels les <strong>jeunes</strong> ser<strong>et</strong>rouvent à distance <strong>de</strong>s adultes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s institutions, sont pris en compte dans l’approche <strong>et</strong> lapratique éducative.Les <strong>de</strong>ux formes princeps selon lesquelles s’organise c<strong>et</strong>te offre, le club <strong>et</strong>/ou le travail <strong>de</strong> rue, sedéveloppent donc à partir <strong>de</strong> la rencontre avec <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong>.Le Club est c<strong>et</strong> espace ouvert par <strong>de</strong>s adultes, à la libre utilisation par les <strong>jeunes</strong>, avec comme seulcontrat tacite celui <strong>de</strong> respecter les lieux <strong>et</strong> les autres <strong>et</strong> la Loi (absence <strong>de</strong> violence, <strong>de</strong>consommation <strong>de</strong> produits toxiques, <strong>de</strong> trafic, …) garantie par les seuls adultes qui sont responsablesdu lieu. En général, les <strong>jeunes</strong> y viennent en groupe, sans inscription nominative, sans obligationd’activités régulières, la présence <strong>et</strong> le partage relationnel étant pour l’(es) éducateur(s) le socle surlequel se construit la confiance <strong>et</strong> peut s’engager une pratique éducative <strong>de</strong> groupe. Au club, lesadolescents <strong>et</strong> les <strong>jeunes</strong> font la démarche <strong>de</strong> venir sur un territoire ouvert par l’adulte.Dans le travail <strong>de</strong> rue, l’éducateur fait la démarche d’aller vers les <strong>jeunes</strong> sur le territoire <strong>de</strong> vie, où ils’agit <strong>de</strong> créer les conditions d’une rencontre <strong>et</strong> d’une acceptation réciproque. Dans la majorité <strong>de</strong>ssituations, il s’agit <strong>de</strong> constituer un lien avec le groupe <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> d’engager ensuite les <strong>pratiques</strong>éducatives les plus appropriées.Ainsi, l’éducateur <strong>de</strong> prévention spécialisée articule-t-il d’emblée dans une complémentaritésignifiante, <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> groupe <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> duelles.30 « Les lieux <strong>de</strong> vie ou d’accueil ont pour objectif <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s enfants, <strong>de</strong>s adolescents ou <strong>de</strong>s adultes endifficulté d’existence, dans un cadre non institutionnel. L’accent est mis sur la qualité <strong>de</strong> l’hospitalité faite à lapersonne, quels que soient ses symptômes <strong>et</strong> sur les partages <strong>de</strong> la vie quotidienne » – Martine Fourré –Nouveau Dictionnaire critique <strong>de</strong> l’action sociale – Bayard 2006<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 34
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Communauté d’agglomération du P