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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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L’approche <strong>de</strong> la personnalité globale <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> qu’il rencontre, l’amène à prendre en comptel’ensemble <strong>de</strong>s dimensions relationnelles dans lesquelles chaque jeune est appelé à se construire : lafamille, l’école, les associations <strong>et</strong> institutions du quartier, le voisinage. Il développera donc <strong>de</strong>s<strong>pratiques</strong> au niveau <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> vie, dans l’objectif que celle-ci représente un milieustructurant <strong>et</strong> socialisant pour les <strong>jeunes</strong>.Très tôt les acteurs bénévoles <strong>et</strong> professionnels engagés dans c<strong>et</strong>te action auprès <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> dans larue <strong>et</strong> dans leur milieu <strong>de</strong> vie ont débuté un travail d’analyse <strong>et</strong> <strong>de</strong> théorisation <strong>de</strong> leur pratique, afin<strong>de</strong> mieux l’expliquer <strong>et</strong> <strong>de</strong> pouvoir en assurer la transmission <strong>et</strong> la diffusion 31 .Notamment ils m<strong>et</strong>tent en valeur l’importance d’agir avec les ban<strong>de</strong>s ou les groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>développer les actions au niveau du milieu <strong>de</strong> vie. Les <strong>pratiques</strong> sont nombreuses <strong>et</strong> diverses <strong>et</strong> leséquipes <strong>de</strong> prévention spécialisée se multiplient, notamment à partir <strong>de</strong> l’Arrêté <strong>de</strong> 1972.Cependant, à partir <strong>de</strong> 1970 la crise économique a modifié fortement les possibilités d’intégrationdans le mon<strong>de</strong> du travail <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> rencontrés par les équipes <strong>de</strong> prévention spécialisée. Etantdonné l’absence <strong>de</strong> perspectives pour nombre d’entre eux, un certain nombre d’éducateurs <strong>de</strong>prévention spécialisée se sont lancés dans <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong> favorisant l’insertion professionnelle <strong>de</strong>s<strong>jeunes</strong> 32 . Ces choix <strong>et</strong> ensuite l’élaboration par les pouvoirs publics <strong>de</strong> dispositionsd’accompagnement strictement individuelles ont souvent réduit, voire rendu marginale l’actionauprès <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> modifié le champ <strong>de</strong>s interventions en travail <strong>de</strong> rue <strong>et</strong> au niveau dumilieu <strong>de</strong> vie.Conscients <strong>de</strong> ces glissements <strong>et</strong> du risque d’abandon <strong>de</strong> <strong>pratiques</strong> répondant à <strong>de</strong> nombreux <strong>jeunes</strong>en déshérence <strong>et</strong> en rupture, <strong>de</strong>s professionnels, lors <strong>de</strong>s journées nationales Aneji 33 <strong>de</strong> 1976, onttenu à réaffirmer l’ancrage relationnel incontournable dans les milieux <strong>de</strong> vie <strong>et</strong> l’importance dutravail <strong>de</strong> groupe <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong> collectives en prévention spécialisée, qui visent à « m<strong>et</strong>tre en valeurles possibilités « intrinsèques » <strong>de</strong>s populations concernées, c'est-à-dire favoriser leur « structuration »individuelle <strong>et</strong> <strong>de</strong> groupe <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre, par <strong>de</strong>s expériences concrètes, <strong>de</strong> trouver progressivementréponse à leurs difficultés <strong>de</strong> vie ».31 Ainsi, réunis au niveau national en 1957, les acteurs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te nouvelle action la définissent « par sa clientèle,son but curatif, son action collective dans un milieu <strong>et</strong> un lieu donnés. La clientèle est constituée par une<strong>jeunes</strong>se en danger moral, voire en pleine délinquance, inorganisée, inorganisable ». En 1961, les Equipesd’Amitié, dans une monographie, décrivent <strong>et</strong> analysent les <strong>pratiques</strong> d’approche <strong>et</strong> d’action éducative avec les« ban<strong>de</strong>s » sur Paris. En 1964, Vincent Peyre, en collaboration avec Michel Jacquey, réalise une étu<strong>de</strong> « Clubs<strong>de</strong> Prévention – expériences <strong>de</strong> socio-pédagogie en milieux urbains », Editions Cujas, 1964, qui présente <strong>et</strong>analyse les <strong>pratiques</strong> éducatives (l’animation du club <strong>de</strong> loisirs, l’intervention <strong>de</strong> soutien <strong>et</strong> les relations interpersonnellesauprès <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong>, l’action auprès <strong>de</strong>s familles <strong>et</strong> avec les familles, l’action auprès <strong>de</strong>s groupes,l’animation sociale du quartier). C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est conduite avec la coopération <strong>de</strong> plusieurs équipes <strong>de</strong>prévention spécialisée : le Club <strong>de</strong>s Réglisses <strong>et</strong> Club <strong>de</strong>s Chaufourniers à Paris, le Club <strong>de</strong>s Gavroches à Nancy,la Baraque à Rouen <strong>et</strong> le Foyer <strong>de</strong>s Peupliers à Villeurbanne. Après 1972, le CTPS poursuit ce travail d’analyse <strong>et</strong><strong>de</strong> capitalisation, sous forme <strong>de</strong> notes techniques ou d’étu<strong>de</strong>s. Dans les années 1980, la DGAS <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au CTPSd’établir un état <strong>de</strong>s lieux qui est présenté dans un ouvrage élaboré par Victor Girard, Elisab<strong>et</strong>h Callu, JacquesLadsous <strong>et</strong> Jacques Sélosse : « La Prévention spécialisée en France, forme originale d’action éducative »,CTNERH, 1991.32 Les entreprises d’insertion sont nées en partie <strong>de</strong> l’expérience positive <strong>de</strong> certaines équipes novatrices.33 A.N.E.J.I. Association Nationale <strong>de</strong>s Educateurs <strong>de</strong> Jeunes Inadaptés.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 35

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