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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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manifesté à ces occasions à c<strong>et</strong>te pratique éducative, ils contribuent à « réassurer » le professionneldans son choix d’intervention.Ainsi, le soutien institutionnel, le recours aux aptitu<strong>de</strong>s personnelles, l’autorité que confèrel’expérience, les formations en travail social génèrent un ensemble <strong>de</strong> savoirs. Par ces différentsprocessus d’apprentissage <strong>et</strong> d’étayage <strong>de</strong> la pratique, l’intervenant se qualifie pour aller vers lesgroupes <strong>et</strong> agir avec eux. Il se constitue progressivement ce qui pourrait être un socle <strong>de</strong>compétences. Ce socle est postulé implicitement lorsque les professionnels s’accor<strong>de</strong>nt sur l’idéeque ce type d’intervention requiert <strong>de</strong>s qualités qui ne sont pas complètement i<strong>de</strong>ntiques à celles quisont utiles pour, par exemple, effectuer un travail d’accompagnement individuel. Mais, il n’est pasi<strong>de</strong>ntifié clairement dans le sens où la nature <strong>de</strong>s compétences qui le composeraient n’a fait jamaisl’obj<strong>et</strong> d’une déclinaison rigoureuse. D’ailleurs, il n’a jamais été fait état <strong>de</strong> tentative visant àélaborer un référentiel <strong>de</strong> compétences comme cela a été le cas pour certaines interventions socioéducatives(AEMO, AED). L’absence d’une telle démarche illustre l’écart entre la revendication,discrète mais réelle, d’une spécificité <strong>de</strong> savoirs <strong>et</strong> le <strong>de</strong>gré, faible, <strong>de</strong> formalisation. La seuleformalisation qui s’opère est celle qui s’effectue en interne <strong>et</strong> a posteriori, selon une métho<strong>de</strong>inductive qui consiste à raisonner <strong>et</strong> à conceptualiser à partir <strong>de</strong> situations empiriques pour dégagerune compréhension <strong>de</strong>s phénomènes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> conduite. La connaissance d’ensemble, ainsiproduite, ne peut être détachée d’une réflexion, sous une forme ou une autre, <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’actionéducative.Que produit l’action auprès <strong>de</strong>s groupes ?S’interroger sur ce que produit l’action socio-éducative constitue une préoccupation présente sur l<strong>et</strong>errain, où elle affleure rapi<strong>de</strong>ment, <strong>et</strong> dans la pensée <strong>de</strong>s responsables à l’origine <strong>de</strong> ce travail.Difficile, en eff<strong>et</strong>, <strong>de</strong> faire l’économie d’une réflexion sur les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la pratique étudiée. D’unemanière générale, la prévention spécialisée est tenue d’analyser l’impact <strong>de</strong> son action. La loi du 2janvier 2002 a, en eff<strong>et</strong>, rendu obligatoire <strong>et</strong> généralisé les démarches d’évaluation exigeant <strong>de</strong>sprofessionnels la mise en place d’outils <strong>de</strong> suivi <strong>et</strong> <strong>de</strong> formalisation <strong>de</strong>s <strong>pratiques</strong>. Ces démarchessont encore en construction. En attendant, les rapports annuels <strong>de</strong>s trois équipes ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong>l’activité menée sur le plan collectif. Ils fournissent un ensemble <strong>de</strong> données qualitatives ouquantitatives -nombre d’interventions collectives, cartographie <strong>de</strong>s groupes, analyse d’actionsréalisées...- <strong>et</strong> livrent un ensemble d’observations <strong>et</strong> d’analyses qui constituent autant <strong>de</strong> tentativepour appréhen<strong>de</strong>r les impacts <strong>de</strong> l’action.Partant, notre démarche <strong>de</strong> repérage <strong>de</strong> ces eff<strong>et</strong>s n’est pas <strong>de</strong> nature évaluative. Nous n’avons pascherché à répertorier <strong>de</strong>s données ou <strong>de</strong>s faits objectifs, à partir d’indicateurs appropriés, pourmesurer <strong>de</strong>s transformations. Là n’est pas notre intention. Notre visée est autre <strong>et</strong> plus mo<strong>de</strong>ste,exploratoire, consistant simplement à rassembler <strong>de</strong>s fragments d’entr<strong>et</strong>iens qui perm<strong>et</strong>tentd’alimenter le débat non pas sur l’efficacité <strong>et</strong> la performance <strong>de</strong> la Prévention spécialisée mais surson rôle. Dans ce sens, nous nous sommes intéressées aux attentes <strong>de</strong>s éducateurs lorsqu’ilsentreprennent ce type <strong>de</strong> pratique, <strong>et</strong> à la façon dont ils interprètent, perçoivent les processus quis’ensuivent en fonction <strong>de</strong>s objectifs éducatifs qu’ils se donnent. Nous avons également étéattentives aux réflexions <strong>de</strong>s partenaires <strong>de</strong> la prévention, opérateurs <strong>de</strong> proximité ou responsables<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 193

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