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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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La composition du groupe témoigne donc d’un équilibre qui est souvent fragile mais dont dépend labonne poursuite du proj<strong>et</strong>. C<strong>et</strong>te opération nécessite aussi du temps. Créer un climat d’entente, uneproximité ne se décrète pas mais se construit <strong>et</strong> s’expérimente. Les groupes se font dans la durée. L<strong>et</strong>emps, que nous avons évoqué précé<strong>de</strong>mment, apparaît à nouveau ici comme un facteurincontournable. D’abord, il est indispensable à la création <strong>de</strong> liens entre <strong>de</strong>s personnes qui doiventapprendre à se connaître, si ce n’est pas le cas, <strong>et</strong> à être ensemble. Par la pratique régulière d’uneactivité en commun ou par une sortie en fin <strong>de</strong> semaine, naissent <strong>de</strong>s sympathies mais se révèlentaussi <strong>de</strong>s rivalités, <strong>de</strong>s désaccords. Il faut donc tester la capacité à former un tout à partir d’élémentsisolés ou <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites unités. Mais ce tout ne prend vraiment sens que par rapport à un proj<strong>et</strong>commun, qu’il s’agisse <strong>de</strong> la pratique d’un sport ou d’un séjour à l’étranger. Le déroulement duproj<strong>et</strong> dans le temps s’apparente alors à une mise à l’épreuve. Il perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier si ce qui fait leproj<strong>et</strong> est apte à donner du sens <strong>et</strong> <strong>de</strong> la cohérence à la réunion <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong>.Ainsi <strong>de</strong>s activités courtes, sur une <strong>de</strong>mi journée, sont proposées à titre <strong>de</strong> test : « avec <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> <strong>de</strong>la même école, j’ai fait <strong>de</strong>ux sorties piscines pour fédérer le groupe <strong>et</strong> j’ai bien observé lefonctionnement ». Les éducateurs insistent beaucoup sur l’importance <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>svoyages à l’étranger ou <strong>de</strong> montage d’une action spécifique, qui présentent <strong>de</strong> nombreuses utilités :« le travail éducatif en amont <strong>de</strong> l’activité elle-même est important, il cimente le groupe ». Comme lesignifient ces propos, ces phases servent bien sûr à mûrir le proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> à en définir les conditions <strong>de</strong>mise en œuvre. Mais elles ont surtout une utilité immédiate vis-à-vis du groupe : évaluer lamotivation <strong>de</strong> chaque jeune, perceptible à travers une implication dans la recherche <strong>de</strong> financementpar la réalisation <strong>de</strong> chantiers par exemple, conduisant à une forme <strong>de</strong> tri qui s’opère spontanément,donner les contours du groupe <strong>et</strong> instaurer un fonctionnement collectif. Ainsi, l’inscription dans ladurée est indispensable au bon déroulement du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> à la réussite <strong>de</strong> l’intention pédagogique quinécessite observation <strong>et</strong> élaboration collective.La fabrique du groupe prend donc en compte un ensemble <strong>de</strong> facteurs. Elle requiert <strong>de</strong>s savoirs surle plan notamment <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> groupe ou <strong>de</strong> la pédagogie du proj<strong>et</strong>, nécessaires audéploiement <strong>de</strong>s stratégies éducatives. Les équipes affirment volontiers c<strong>et</strong>te dimension stratégiquequi ressort n<strong>et</strong>tement <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong> leurs <strong>pratiques</strong> : « on déploie <strong>de</strong>s stratégies quand onmonte un proj<strong>et</strong> », « pour les groupes constitués, il y a une stratégie ». Mais faire un groupe ne serésume pas à une ingénierie du collectif, assortie <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong> d’outils. Chaque recompositiontraduit un arrangement ponctuel entre différentes exigences, dans un contexte qui évoluerapi<strong>de</strong>ment <strong>et</strong> que l’éducateur ne peut maîtriser totalement. Elle exige du professionnel unecompréhension intuitive <strong>de</strong>s fonctionnements collectifs <strong>et</strong> individuels, <strong>et</strong> une vigilance constantepour maintenir l’équilibre entre les composantes.3 – La dimension relationnelle <strong>et</strong> les supports <strong>de</strong> l’action éducative auprès <strong>de</strong>s groupesLe travail <strong>de</strong>s éducateurs avec les groupes s’appuie sur <strong>de</strong>s supports concr<strong>et</strong>s qui servent ladémarche <strong>de</strong> prévention spécialisée. Ces supports doivent présenter certaines qualités <strong>et</strong> ne sont paschoisis au hasard. L’observation <strong>de</strong>s sites en donne une bonne approche. Mais ces supports ne sontque <strong>de</strong>s prétextes à l’éducatif qui s’exprime dans la dimension relationnelle.<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 175

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