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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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en tant que travailleur social. .. C’est c<strong>et</strong>te situation 52 privilégiée unique qui va perm<strong>et</strong>tre àl’éducateur <strong>de</strong> prévention spécialisée <strong>de</strong> pouvoir intervenir notamment dans une médiationquotidienne continue ». 53 Pour l’éducateur en prévention spécialisée, il s’agit <strong>de</strong> maintenir enpermanence un équilibre entre proximité, exigence <strong>et</strong> rigueur déontologique.Ce sont la personnalité <strong>et</strong> la formation du professionnel, la pertinence qu’il accor<strong>de</strong> à c<strong>et</strong>te pratique<strong>et</strong> son appétence à son égard, qui le placeront en position <strong>de</strong> s’engager dans c<strong>et</strong>te action. Celle-ci doittoujours bénéficier du regard critique <strong>et</strong> du soutien <strong>de</strong> tiers (équipe, cadres intermédiaires ou <strong>de</strong>direction, conseiller technique, …).Tous les éducateurs reconnaissent que le premier contact avec un groupe naturel est délicat. Il faut yaller sur la « pointe <strong>de</strong>s pieds » pour ne pas susciter <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> distance <strong>et</strong> <strong>de</strong> rej<strong>et</strong>, ou se faireexclure définitivement. Il faut donc prendre le temps <strong>de</strong> la rencontre <strong>et</strong> <strong>de</strong> la connaissance, <strong>et</strong> choisirles moments, les lieux <strong>et</strong> les situations les plus appropriés. Il faut aussi tenir compte <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s<strong>jeunes</strong> ; ceux <strong>de</strong> 12/13 ans ne peuvent pas être abordés <strong>de</strong> la même façon que ceux <strong>de</strong> 18 ans. Unejeune éducatrice indique ainsi « D’abord, ça a été <strong>de</strong>s bonjours, puis <strong>de</strong>s regards, c’était un débutd’i<strong>de</strong>ntification. Après cela, j’ai fait un peu <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> rue. La <strong>de</strong>uxième fois que je me suis présentéeà l’entrée du quartier, j’étais seule <strong>et</strong> ils sont venus me voir. Par la suite, j’ai pu nouer <strong>de</strong>s contacts plusindividuels lorsque je les rencontrais seuls. »Une équipe indique qu’il leur a fallu <strong>de</strong>ux ans d’approche pour pouvoir démarrer un véritable travailauprès d’un groupe. Pour cela, l’équipe disposait d’un véhicule avec lequel elle stationnait sur lequartier <strong>et</strong> où les <strong>jeunes</strong> du groupe pouvaient « se poser », être au chaud l’hiver, prendre un café…A l’inverse, l’éducateur d’une autre association préconise d’abor<strong>de</strong>r le groupe directement <strong>et</strong> trèssimplement, même si les <strong>jeunes</strong> fument ostensiblement du cannabis (« sinon il n’y aurait jamais <strong>de</strong>rencontre »), sans oublier un minimum d’humour montrant bien que l’éducateur n’est pas dupe. Lecontact n’est pas « caution » <strong>et</strong> l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’éducateur, puis la légitimité qu’il acquerra lui perm<strong>et</strong>tra<strong>de</strong> se positionner clairement par rapport au groupe. Il est impossible, voire incohérent pour unéducateur <strong>de</strong> passer auprès <strong>de</strong> ces groupes <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> sans s’arrêter, même -<strong>et</strong> peut-être surtout-, sil’on n’a aucune proposition concrète, si ce n’est la rencontre. Mais doit-on poursuivre avec eux oupas ? Il n’y a pas <strong>de</strong> règles, c’est l’éducateur qui intuitivement déci<strong>de</strong>ra en fonction <strong>de</strong> la situation <strong>et</strong><strong>de</strong> l’analyse qu’il conduira avec son équipe.Un élément est important : l’ancienn<strong>et</strong>é <strong>de</strong> l’implantation <strong>de</strong> l’équipe sur le territoire. Si leséducateurs sont déjà connus <strong>et</strong> reconnus dans leur mission par le quartier, il va <strong>de</strong> soi que les contactssont facilités. De même, les <strong>jeunes</strong> éducateurs accompagnés par un plus ancien déjà connu <strong>de</strong>s<strong>jeunes</strong>, disent tous que ce premier contact n’a pas posé <strong>de</strong> problèmes particuliers.52 Lorsqu’il est accepté en tant qu’adulte <strong>et</strong> dans sa fonction, il <strong>de</strong>vient ce que GOFFMANN appelle un « individuinitié», c'est-à-dire selon lui « une personne qui, du fait <strong>de</strong> sa situation particulière, pénètre <strong>et</strong> comprendintimement la vie secrète du stigmatisé <strong>et</strong> se voit ainsi accor<strong>de</strong>r une certaine admission, une sorte <strong>de</strong>participation honoraire au groupe. »53 CTPS, « L’action auprès <strong>de</strong>s groupes en prévention spécialisée » Note technique 7 mars 2007<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 47

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