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Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée

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La construction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te i<strong>de</strong>ntité est centrale, <strong>et</strong> se reflète dans l’image <strong>de</strong> soi : une i<strong>de</strong>ntitéextériorisée, pouvant être formalisée verbalement, qui contient à la fois ce que l’on donne à voir <strong>de</strong>nous mais aussi ce que les autres observent <strong>de</strong> nous, qui peut parfois être superficiel. C<strong>et</strong>te image <strong>de</strong>soi est donc liée aux interactions avec les autres : s’ils nous renvoient une image négative <strong>de</strong> nousmêmes,nous aurons tendance à nous dévaloriser. Elle découle donc pour une large part d’unjugement normatif imposé par autrui : l’individu est jugé négativement lorsque son comportementne correspond pas aux attentes répondant aux normes sociales.Ainsi, ce refl<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> chacun peut se développer selon <strong>de</strong>ux orientations : soit une i<strong>de</strong>ntiténégative qui se caractérise par « un sentiment <strong>de</strong> mal être, d’impuissance, d’être mal considéré parles autres, d’avoir <strong>de</strong> mauvaises représentations <strong>de</strong> ses activités <strong>et</strong> <strong>de</strong> soi » 126 ; soit à l’inverse, unei<strong>de</strong>ntité positive constituée par « le sentiment d’avoir <strong>de</strong>s qualités, <strong>de</strong> pouvoir influer sur les êtres <strong>et</strong>les choses, <strong>de</strong> maîtriser (au moins partiellement) l’environnement <strong>et</strong> d’avoir <strong>de</strong>s représentations <strong>de</strong>soi plutôt favorables ». Les personnes ayant une image <strong>de</strong> soi positive construisent plus facilement<strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s d’avenir <strong>et</strong> surmontent plus facilement les obstacles <strong>et</strong> les échecs.Au cours <strong>de</strong> sa vie, l’homme appartient à divers groupes sociaux, qui forgent son i<strong>de</strong>ntité sociale.Certaines appartenances sont constitutives d’un choix, mais pas toutes : on peut fréquenter ungroupe, par exemple dans le milieu professionnel ou scolaire, par obligation. Ces multiplesappartenances créent parfois <strong>de</strong>s divergences d’intérêts qui provoquent <strong>de</strong>s conflits d’i<strong>de</strong>ntité quimenacent la cohérence <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> soi <strong>et</strong> obligent à <strong>de</strong>s compromis. Mais « l’individu cherchel’appartenance, la sociabilité, parfois la similitu<strong>de</strong> aux autres, mais jusqu’à un certain point » 127 car sila socialisation passe par un partage <strong>de</strong>s valeurs, une construction i<strong>de</strong>ntitaire positive ne peuts’accomplir que dans la mesure où l’individu <strong>de</strong>meure un être distinct. Ainsi, quand l’individu al’impression d’une trop forte conformité aux autres, il cherchera au contraire à se différencier par <strong>de</strong>nouvelles manières d’être <strong>et</strong> <strong>de</strong> faire.Tout l’enjeu pour les éducateurs <strong>de</strong> prévention spécialisée, <strong>et</strong> pour l’ensemble <strong>de</strong>s professionnelsintervenant auprès <strong>de</strong>s personnes en difficulté <strong>de</strong> socialisation, rési<strong>de</strong> justement dans leur capacité àperm<strong>et</strong>tre à la personne d’acquérir une image positive d’elle-même, <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> déconstruirel’i<strong>de</strong>ntité négative qu’elle aurait pu se forger. L’adolescence est une pério<strong>de</strong> charnière dans c<strong>et</strong>teconstruction i<strong>de</strong>ntitaire, dans le sens où elle constitue une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité :le passage d’un état <strong>de</strong> dépendance vers celui d’indépendance, caractéristique du statut d’adulte.Durant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, l’image <strong>de</strong> soi est particulièrement constituée par les liens à autrui, <strong>et</strong>notamment aux affinités <strong>de</strong> groupe, comme nous allons le voir ci-<strong>de</strong>ssous.La fonction socialisante du groupe au cours <strong>de</strong> l’adolescenceDès le plus jeune âge, l’enfant est amené à se construire dans un collectif d’abord restreint du couplemère-enfant, puis familial <strong>et</strong>, enfin, supra familial. A partir du jardin d’enfant <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’école maternelle,le jeune enfant s’inscrit dans un fonctionnement collectif, souvent axé sur le jeu. Le groupe existealors uniquement sur la base d’une activité.126 Malewska-Peyre, 1999127 Malewska-Peyre, 1999<strong>Groupes</strong> <strong>de</strong> <strong>jeunes</strong> <strong>et</strong> <strong>pratiques</strong> <strong>de</strong> prévention spécialisée – CTPS 2010 - Page 143

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