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vin et de désirs voluptueux 168 . Lampride fait aussi mention des vases <strong>à</strong><br />
l'usage de l'empereur Héliogabale, lesquels étaient chargés de figures<br />
obscènes 169 ; mais, dans l'inventaire des meubles de l'empereur<br />
Commode, que Pertinax fit vendre, il se trouva des vases semblables <strong>à</strong><br />
ceux dont se servaient les Baptes : ils étaient de verre, et avaient la<br />
forme du Phallus. L'historien Capitolin les nomme phallovitroboli, nom<br />
qui indique <strong>à</strong> la fois leur destination, leur forme et leur matière 170 .<br />
Le Phallus, adhérant <strong>à</strong> une pierre appelée Terme, <strong>à</strong> un tronc<br />
d’arbre façonné ou non en Hermès, recevait, avec le corps dont il faisait<br />
partie, chez les Romains, comme chez les Égyptiens et les Grecs, le nom<br />
de Priape. Cette idole était représentée avec la tête de Pan, ou des<br />
Faunes, c’est-<strong>à</strong>-dire avec les cornes et les oreilles du bouc. Quand on lui<br />
donnait des bras, car il n’en était pas toujours pourvu, Priape tenait<br />
d’une main une faux ; et quelquefois, de la main gauche, il empoignait,<br />
comme Osiris, le trait caractéristique de sa divinité, lequel était toujours<br />
colossal et menaçant, et peint en couleur rouge.<br />
Sa tête était couronnée de pampre ou de laurier, et sa face<br />
ombragée d’une épaisse barbe.<br />
Ainsi que l’idole d’Osiris portée en procession chez les Égyptiens<br />
pendant les solennités des Pamylies, celle de Priape était ordinairement<br />
en bois de figuier ; on en voyait aussi beaucoup en bois de saule.<br />
Quelquefois ce dieu n’était qu’un tronc d’arbre, dont une branche<br />
figurait, par hasard, le signe caractéristique que la main de l’art avait <strong>à</strong><br />
peine ébauché : tel est le Priape que Columelle conseille aux cultivateurs<br />
de placer au milieu de leurs jardins. « N’ayez point de labyrinthes, point<br />
de statues des héros de la Grèce ; mais qu’au milieu du jardin le tronc, <strong>à</strong><br />
peine<br />
dégrossi, d’un arbre antique présente et fasse vénérer la divinité<br />
168Plin., lib XIV, cap. XXII. et Yraemiam. lib. XXXIII.<br />
169Elii Lamprid. vet. ant. Heliogabal. Hist. Augustae, t.I, p.553.<br />
170Jul. Capitolini in Pertinax. Hist. Augustae, t.I, p.553.