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188<br />

écrivain du XVIIe siècle, c’est qu’en quelques procès, les hommes ont<br />

visité la femme et au contraire les femmes ont été admises <strong>à</strong> visiter<br />

l’homme : qui a été cause d’une si grande irrision et moquerie que telles<br />

procédures ont servi de contes joyeux et plaisants discours en beaucoup<br />

d’endroits 319 . »<br />

Je ne parlerai pas non plus du rapport plein d’obscénités d’après<br />

lequel le juge d’église prononçait sa sentence. Je dirai seulement que la<br />

description des objets litigieux en était la matière principale ; que<br />

l’épreuve du congrès était répétée jusqu’<strong>à</strong> trois fois, et que cette<br />

procédure ne fut abolie que le 18 février 1677 , par arrêt du Parlement<br />

de Paris.<br />

L’indécence des peines portées contre les adultères n’était pas<br />

moindre. Les coupables des deux sexes étaient condamnés <strong>à</strong> faire une<br />

promenade, par les rues de la ville, entièrement nus, ou bien <strong>à</strong> suivre,<br />

dans ce même état, les processions les plus solennelles. Des femmes<br />

convaincues d’avoir dit des injures <strong>à</strong> d’autres femmes subissaient une<br />

peine semblable. Quelquefois on leur permettait de garder une chemise ;<br />

mais la femme coupable était forcée de la relever très haut, afin d’y<br />

contenir de grosses pierres qu’on l’obligeait de porter pendant le cours<br />

de la procession ou de la promenade par les rues de la ville ; et la femme<br />

insultée piquait avec un aiguillon les fesses nues de la patiente 320 .<br />

On ajoutait même, en quelques pays, une circonstance qui rendait<br />

la cérémonie plus indécente encore : les deux adultères étaient<br />

également promenés tout nus par la ville. La femme marchait devant, et<br />

tenait d’une main le bout d’une corde, dont l’autre bout était attaché aux<br />

319 Traité premier de la Dissolution du Mariage pour l’impuissance et froideur de l’homme ou de la<br />

femme, par Antoine Hotman, p. 63. On peut consulter, sur le même sujet, le Traité de la Dissolution<br />

du mariage pour cause d’impuissance, avec quelques pièces curieuses ; le Dictionnaire de Bayle,<br />

article Quellenec ; Le Congrès de Cythère, du marquis de Maffey, etc., etc.<br />

320 Je rapporte un seul exemple de cette espèce de peine, tiré d'un cartulaire de Champagne : « La<br />

femme qui dira vilonie <strong>à</strong> autre, si comme de putage, payera cinq sols, ou elle portera la pierre toute<br />

nue en sa chemise <strong>à</strong> la procession, et cele la poindra après en la nage (fesse) d'un aiguillon. »<br />

(Glossaire de Charpentier, au mot Naticœ.)

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