25.06.2013 Views

Version PDF à télécharger

Version PDF à télécharger

Version PDF à télécharger

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

145<br />

jusqu’au milieu de la figure, et en couvrent le sexe. Une statue<br />

d’Hercule, qui existe dans la même province, est représentée avec la<br />

ceinture amplement couverte d’une peau de lion. Plusieurs statues de<br />

Mercure, trouvées sur la cime du mont Donon, situé entre la Lorraine et<br />

l’Alsace, quoique nues, offrent des singularités dont il serait difficile de<br />

trouver des exemples parmi les monuments purement romains. Le signe<br />

sexuel y est absolument caché ou déguisé. A sa place, une de ces statues<br />

présente un gros bouton en forme de tête de clou ; une autre porte une<br />

bandelette qui entoure ses reins, et couvre l’endroit qui caractérise la<br />

masculinité ; enfin trois autres Mercure, également nus, au lieu du sexe,<br />

laissent voir deux larges anneaux passés l’un dans l’autre 244 .<br />

Cet éloignement que marquèrent d’abord les Gaulois pour les<br />

nudités complètes et pour la représentation des parties sexuelles ne fut<br />

pas de longue durée, et ne put résister, comme on le verra bientôt, <strong>à</strong><br />

l’exemple des Romains, leurs dominateurs. Mais toujours est-il certain<br />

que le culte du Phallus ou de Priape ne fut point admis dans les Gaules<br />

avant les conquêtes de César 245 .<br />

244 Mémoires manuscrits sur les Antiquités de l’Alsace et du mont Donon, accompagnés de dessins.<br />

Cette singularité m’en rappelle une autre du même genre. Les bas-reliefs du tombeau du roi<br />

Dagobert, qu’on voyait autrefois <strong>à</strong> Saint-Denis, et depuis dans le jardin du muséum des antiquités<br />

nationales, représentent l’âme de ce roi aux prises avec les diables. On voit, <strong>à</strong> l’un de ces derniers, au<br />

lieu de sexe, une face humaine.<br />

245 Aucun monument celtique ne prouve que ce culte y fût établi avant cette époque ; car il ne faut<br />

pas considérer comme des productions de l’art, comme des objets de culte, les prétendus Phallus que<br />

Borel dit avoir découverts auprès de Castres. Voici comment s’exprime cet auteur.<br />

« La seconde merveille du pays est le mont dit Puytalos, que nous pouvons nommer mont des<br />

Priapolithes, <strong>à</strong> cause qu’il est rempli de pierres longues et rondes en forme de membres virils…; car,<br />

outre sa figure, conforme au membre viril, si on la coupe, on y trouve un conduit au centre, plein de<br />

cristal, qui semble être le sperme congelé. Aux uns, on trouve des testicules attachés ; d’autres sont<br />

couverts de veines, et d’autres montrent le balanus et sont rongés comme étant échappés de quelque<br />

maladie vénérienne : et même parmi eux se trouvent des pierres ayant la figure des parties honteuses<br />

des femmes, et quelquefois on les trouve jointes ensemble, et quelques-uns se trouvent de figure<br />

droite, parmi ceux qui sont courbés, etc. » (Les Antiquités de la ville de Castres, par Borel, liv. II, p.<br />

69.)<br />

Il est probable que ce sont ici des produits de la nature, des espèces de stalactites dont les formes,<br />

extrêmement variées, se rapprochent souvent des ouvrages de l’art.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!