25.06.2013 Views

Version PDF à télécharger

Version PDF à télécharger

Version PDF à télécharger

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

132<br />

progrès de leurs désirs, dont la violence leur est insupportable, font<br />

retentir leur caverne de ces cris : Qu’on fasse entrer des hommes, il en<br />

est temps ! Serait-il endormi, mon amant ? Qu’on l’éveille. L’amant ne<br />

vient pas. Faites venir des esclaves ; s’il ne s’en trouve point, un<br />

porteur d’eau. Point de porteur d’eau. Elles sont réduites <strong>à</strong> demander,<br />

faute d’hommes, l’assistance d’un vil quadrupède 225 . »<br />

Les romains transplantèrent le culte de Vénus dans les Gaules. Le<br />

port de Vendres ou de Vénus, portus Veneris, était consacré <strong>à</strong> cette<br />

déesse ; car Vendres était, par contraction, le nom que les Gaulois<br />

donnaient <strong>à</strong> la mères des Amours : on en a la preuve dans le mot vendredi,<br />

jour de Vénus. Plusieurs lieux sont ecore, en France, nommés<br />

Vendre, Ventre, Vendœuvre, etc. : ce qui ferait présumer qu'ils doivent<br />

cette dénomination au culte que cette divinité y recevait.<br />

Si l'on en croit une légende en vers de saint Romain, évêque de<br />

Rouen, le culte de Vénus existait encore dans cette ville au VIIè siècle.<br />

Dans les murs de Rouen était un château fortifié : l<strong>à</strong>, sous des voutes<br />

ténébreuses, des sectaires de la secte se livraient aux excès de la table, et<br />

puis <strong>à</strong> tous ceux de la débauche la plus effrénée. Au centre du château,<br />

s'élevait un édifice appelé temple de Vénus : une idole de cette déesse y<br />

était adorée ; et ses prêtresses, <strong>à</strong> qui notre légendaire peu poli donne le<br />

titre dont le vulgaire grossier apostrophe les plus viles courtisanes, y<br />

remplissaient scandaleusement leur indécent ministère, Saint Romain<br />

détruisit tous ces repaires de prostitution, renversa le temple, brisa<br />

l'idole, et mit en fuite les prêtresses et leurs partisans 226 .<br />

225 … Desunt homines : mora nulla per ipsam,<br />

Quominus imposito clunem submittat asello.<br />

Juvénal, Sat. VI.<br />

Sans doute Juvénal, usant de son privilège de poète, a chargé le tableau ; mais, en rabattant des<br />

exagérations que je lui suppose, il nous restera assez de données, si l’on y joint surtout ce que Tite-<br />

Live nous a conservé des anciennes Bacchanales, pour décider que les Romains avaient abusé de ce<br />

cuite indécemment que lavaient fait les Grecs et les Orientaux.<br />

226 Vita sancti Romani. Thesaur, anecdot., t.III, col.p.1656.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!