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Une pierre antique vient <strong>à</strong> notre secours, et nous donne<br />
l’explication de cette cérémonie. C’est une cornaline gravée, qui<br />
représente la pompe phallique. Un char triomphal porte une espèce<br />
d’autel, sur lequel repose le Phallus, d’une grandeur colossale. Un génie<br />
s’élève au-dessus du simulacre, et tient sur lui une couronne suspendue.<br />
Le char ainsi que la figure du génie sont entièrement abrités par un dais<br />
ou vaste draperie carrée, soutenu aux quatre coins par des piques, dont<br />
chacune est portée par une femme <strong>à</strong> demi nue. Ce char est traîné par des<br />
boucs et des taureaux, sur lesquels sont montés des enfants ailés. Il est<br />
précédé par un groupe de femmes sonnant de la trompette. Plus avant, et<br />
en face du char, est une forme caractéristique du sexe féminin,<br />
représentant le Sinus veneris. Cette forme, proportionnée au Phallus<br />
élevé sur le char, est maintenue par deux génies qui semblent indiquer<br />
au Phallus la place qu’il doit occuper 147 .<br />
Cette cérémonie terminée, les dames romaines reconduisaient<br />
dévotement le Phallus dans sa chapelle, qui devint célèbre, dans la suite,<br />
par l’édifice que fit élever dans le voisinage l’empereur Héliogabale, où<br />
il établit un sénat de femmes, chargées de décider sur des questions de<br />
galanteries et de débauches. Ces assemblées se tenaient <strong>à</strong> l’occasion de<br />
la fête du Phallus 148 .<br />
Les fêtes d’automne, consacrées <strong>à</strong> Bacchus, étaient appelées<br />
Bacchanales : elles duraient depuis le 23 jusqu’au 29 octobre. On y<br />
147 On trouve la gravure de cette pierre antique dans le recueil intitulé : Du culte secret des dames<br />
romaines.<br />
148 L’empereur Héliogabale, au rapport de Lampride, fit élever sur le mont Quirinal un édifice pour<br />
servir aux assemblées des dames romaines, qui se rendaient auparavant dans ce lieu lors de la<br />
solennité du Phallus. Cet édifice fut appelé Mœsa, du nom de son aïeule, qui présidait ces<br />
assemblées avec Soemis, mère de ce prince. Il en fit un lieu de débauche. Crinitus nous a conservé<br />
le texte de l’ordonnance qui établit les droits et privilèges de ce sénat féminin. En voici le<br />
commencement :<br />
Jura visundi, consectandi, susurrandi, gestiundi, suttrudendi, salutandi, confabulandi,<br />
precandi, perpetuo, interdiu, futuariis permissa ex me sunto. Ex æde, foramine, horto, postico,<br />
impluyio, cuncta hæc commoda nemo homini prohibento, etc. (Petri Criniti, de honesta<br />
Disciplina, lib.XI, cap. VIII, p. 179.)<br />
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