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165<br />

cela débauche un peu les dévotions en l’honneur de ce saint. Je fus fort<br />

scandalisé, quand j’y passai, d’ouïr force hommes qui avaient nom<br />

Foutin. La fille de mon hôte avait pour marraine une demoiselle<br />

appelée Foutine 280 . »<br />

Le même saint était pareillement honoré <strong>à</strong> Embrun. Lorsqu’en<br />

1585 les protestants prirent cette ville, ils trouvèrent parmi les reliques<br />

de la principale église le Phallus de saint Foutin. Les dévotes de cette<br />

ville, <strong>à</strong> l’imitation des dévotes du paganisme, faisaient des libations <strong>à</strong><br />

cette idole obscène : elles versaient du vin sur l’extrémité du Phallus,<br />

qui en était tout rougi. Ce vin, reçu dans un vase, s’y aigrissait : on le<br />

nommait alors le saint vinaigre. « Et les femmes, dit l’auteur qui me<br />

fournit ces détails, l’employaient <strong>à</strong> un usage assez étrange. » Il ne donne<br />

point d’autres éclaircissements sur cet usage ; je le laisse <strong>à</strong> deviner 281 .<br />

A Orange, il existait un Phallus qui faisait l’objet de la vénération<br />

du peuple de cette ville. Plus grand que celui d’Embrun, il était de bois,<br />

recouvert de cuir et muni de ses appendices. Lorsqu’en 1562, les<br />

protestants ruinèrent l’église de saint-Eutrope, ils se saisirent de<br />

l’énorme Phallus et le firent brûler sur la place publique.<br />

Une fontaine, située près d’Orange, dont les eaux, <strong>à</strong> ce que<br />

croyaient les bonnes femmes, avaient la vertu prolifique, a peut-être fait<br />

naître l’idée d’établir dans la ville un simulacre qui eut la même vertu et<br />

produisit les mêmes effets ; et Priape se trouva en rivalité avec la<br />

Nayade de la fontaine dont les eaux étaient bues par les femmes stériles<br />

qui voulaient cesser de l’être.<br />

Suivant le même auteur, il y avait <strong>à</strong> Poligny un saint Foutin,<br />

auquel les femmes allaient se recommander pour avoir des enfants. Il en<br />

était un autre dans le diocèse de Viviers, appelé saint Foutin de Cruas.<br />

On en trouvait en Bourbonnais dans la petite ville de Vendre, sur les<br />

280 Journal d’Henri III, par l’Etoile, t. V ; Confession de Sancy, liv. II, chap. II ; et les notes de Le<br />

Duchat sur ce chapitre.<br />

281 Voyez la note ci-dessus, Journal, etc.

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