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Chapitre 6 : Du culte du phallus chez les Indiens<br />
Après avoir parcouru tout l’espace qui existe entre les bords du<br />
Nil et ceux de l’Indus, et avoir trouvé chez les diverses nations qui<br />
occupent cette vaste étendue de pays le culte du Phallus établi, je vais<br />
examiner quel fut et quel est encore ce culte chez les Indiens anciens et<br />
modernes.<br />
Ces peuples diffèrent de ceux dont nous avons parlé, en ce que,<br />
malgré les efforts des missionnaires musulmans et chrétiens, ils ont<br />
conservé, pour la plupart, leur religion antique, ses dogmes et ses<br />
cérémonies.<br />
Bardésane a vu chez eux, et dans un antre profond, une statue, de<br />
dix <strong>à</strong> douze coudées de hauteur, qui, en un seul corps, représentait<br />
l’homme et la femme. La moitié du visage, un bras, un pied<br />
appartenaient au sexe masculin ; et l’autre moitié du corps au sexe<br />
féminin. Sur la mamelle droite on voyait le soleil, et sur la gauche la<br />
lune en peinture ; tout le reste du corps représentait des figures de<br />
montagnes, de mers, de fleuves, de plantes et d’animaux. Les<br />
brahmanes, anciens philosophes indiens, disaient que Dieu avait donné<br />
cette statue hermaphrodite <strong>à</strong> son fils, afin qu’elle lui servît de modèle,<br />
lorsqu’il créa le monde. Elle était l’emblème des principes actifs et<br />
passifs de la nature. C’est ce que nous apprend Porphyre de cette figure<br />
symbolique des deux sexes, par laquelle les anciens indiens<br />
représentaient la génération des êtres 82 .<br />
On voit bien, dans cette description, que les deux sexes sont<br />
l’emblème de la génération ; mais on n’y voit pas figurer le signe qui<br />
caractérise le sexe masculin, nommé Priape ou Phallus, et que les<br />
Indiens appellent Lingam. Le silence de Bardésane ne prouve pas que ce<br />
82 Porphyre, de Styge, p 283 ; Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXXI, p. 136<br />
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