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Chapitre 11 : Du culte du Phallus chez les Gaulois,<br />
les Espagnols, les<br />
Germains, les Suèves et les Scandinaves<br />
Avant l’établissement des Romains dans les Gaules, et tant que la<br />
religion des Druides resta pure et sans mélange de pratiques étrangères,<br />
le culte des figures humaines ou d’animaux en fut absolument banni :<br />
c’est une vérité établie par plusieurs historiens de l’antiquité, et qui n’est<br />
contredite par aucun monument antérieur <strong>à</strong> l’introduction de l’idolâtrie<br />
romaine. Le culte de Priape, qui en faisait partie, fut en conséquence<br />
inconnu des Gaulois et des Celtes. Il eût été possible cependant que les<br />
Phéniciens, qui faisaient commerce avec ces peuples, eussent,<br />
longtemps avant les conquêtes de César, tenté d’établir ce culte parmi<br />
eux ; mais une religion fortement constituée, que protégeaient des<br />
prêtres revêtus d’une grande autorité, et par conséquent peu disposés <strong>à</strong><br />
se laisser dépouiller d'un culte qui leur était profitable, <strong>à</strong> y substituer une<br />
nouveauté qui n’était pas leur ouvrage et qui contrariait les dogmes, les<br />
rites dont ils étaient les gardiens, ne leur permit pas de réussir.<br />
D’ailleurs, les Gaulois, quoiqu’ils n’eussent pas la réputation<br />
d’être chastes, étaient cependant pudiques ; et lorsque, par bravade, ils<br />
se présentaient nus dans les combats, ils avaient soin de couvrir ce que,<br />
chez les nations civilisées, la décence défend de mettre en évidence. Le<br />
climat des Gaules, plus froid que celui de l’Italie et de l’Orient, avait<br />
habitué les habitants <strong>à</strong> se vêtir. Ce fut l’habitude de cacher certaines<br />
parties du corps, et non de la Nature, comme on le dit vulgairement, qui<br />
fit naître chez eux la pudeur.<br />
Ce caractère pudique des Gaulois se remarque encore dans les<br />
premières figures humaines qu’ils érigèrent lorsqu’ils eurent admis les<br />
pratiques et le culte des Romains. Une statue de femme, qui paraît fort<br />
ancienne, conservée au château de Quénipili, en Bretagne, est<br />
représentée avec une étole dont les deux parties descendent de son cou