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187<br />

Le congrès, qui faisait partie de notre jurisprudence ancienne,<br />

dont les formalités sont encore plus indécentes, n’est qu’une extension<br />

de cet usage. Voici quelle en était la procédure :<br />

Lorsque les deux époux demandaient leur séparation ou la<br />

déclaration de la nullité de leur mariage, pour cause d’impuissance ou<br />

de quelque imperfection corporelle, l’official ou le juge de l’église (car<br />

c’étaient toujours des prêtres qui se mêlaient de pareilles affaires)<br />

commençait par ordonner la visite complète du corps des deux parties<br />

plaidantes. Des médecins, des chirurgiens, des matrones, procédaient <strong>à</strong><br />

cette visite ; et, d’après leur rapport, qui n’était jamais décisif, l’official<br />

ordonnait le congrès.<br />

On nommait de nouveau des experts : eux et les parties se<br />

réunissaient dans une chambre. L<strong>à</strong>, les deux époux étaient encore très<br />

scrupuleusement visités, nus depuis le sommet de la tête jusqu’<strong>à</strong> la<br />

plante des pieds, dit un jurisconsulte, dont j’emprunte ces détails. « Cela<br />

fait, ajoute-t-il, et après que la femme a pris un demi-bain, l’homme et la<br />

femme se couchent en plein jour en un lit, les experts présents, qui<br />

demeurent en la chambre, ou se retirent (si les parties le requièrent, ou<br />

l’une d’elles) en quelque garde-robe ou galerie prochaine, la porte<br />

entrouverte néanmoins ; et, quant aux matrones, elles se tiennent<br />

proches du lit. Les rideaux étant tirés, c’est <strong>à</strong> l’homme <strong>à</strong> se mettre en<br />

devoir de faire preuve de sa puissance, où souvent adviennent des<br />

disputes et altercations ridicules 318 . »<br />

On se doute de la nature des altercations qui doivent s’élever entre<br />

deux époux ennemis, forcés d’agir en amants : je les épargne aux<br />

lecteurs, ainsi que plusieurs autres détails licencieux, et d’autant moins<br />

attrayants qu’ils sont les tristes effets de l’inimitié et de la contrainte. Je<br />

n’ajouterai que cette particularité, qui offre un nouveau trait de<br />

l’indécence de ces procédures. « Ce qui est encore plus honteux, dit un<br />

318 Discours sur l’impuissance de l’homme ou de la femme, etc., par Vincent Tagereau, Angevin,<br />

chap. VI.

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