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droit, mais qu’ils se sont réduits <strong>à</strong> introduire seulement, dans le lit de la<br />

nouvelle épouse, une jambe ou une cuisse ; <strong>à</strong> moins que les vassaux<br />

n’entrent en composition avec leur seigneur et ne payent ce qu’il leur<br />

demande. Ce droit est nommé cuissage ou droit de cuisse.<br />

« Un seigneur, qui possédait une terre considérable dans le Vexin<br />

normand, assemblait, dit Saint-Foy, au mois de juin, tous ses serfs de<br />

l’un et de l’autre sexe, en âge d’être mariés, et leur faisait donner la<br />

bénédiction nuptiale ; ensuite, on leur servait du vin et des viandes. Il se<br />

mettait <strong>à</strong> table, buvait, mangeait, et se réjouissait avec eux ; mais il ne<br />

manquait jamais d’imposer aux couples qui lui paraissaient les plus<br />

amoureux quelques conditions qu’il trouvait plaisantes. Il prescrivait<br />

aux uns de passer la nuit de leurs noces au haut d’un arbre, et d’y<br />

consommer leur mariage ; <strong>à</strong> d’autres, de le consommer dans la rivière<br />

d’Andelle, où ils se baignaient pendant deux heures nus en chemise,<br />

etc. 327 »<br />

Rapportons quelques traits de l’ancien état de la prostitution dans<br />

les villes ; mais auparavant, arrêtons-nous un peu sur ses causes.<br />

327 Essais historiques de Saint-Foy, t. V, pp. 157 et 158.<br />

Ce serait un tableau assez curieux que celui qui offrirait les droits absurdes, ridicules et indécents,<br />

auxquels les seigneurs du bon vieux temps assujettissaient leurs serfs ou vassaux. J’en rapporterai ici<br />

un seul exemple, que l’on trouve consigné dans les registres de la Chambre des Comptes (liasse 21<br />

des Aveux du Bourbonnais, aveu de la terre de Breuil, rendu par Marguerite de Montluçon, le 27<br />

septembre 1398). Après avoir établi le droit qu’avaient ces seigneurs sur les femmes qui battaient<br />

leurs maris, l’acte porte : Item et insuper qualibet fila communis, sexus videlicet viriles quoscumque<br />

cognoscente, de novo in villâ Montislucii eveniente, quatuor denarios semel, aut unom bombum, sive<br />

vulgariter UN PET, super pontem de castro Montislucii solvendum.<br />

« En outre, chaque fille publique qui se livre <strong>à</strong> quelque homme que ce soit, lorsqu’elle entre pour la<br />

première fois dans la ville de Montluçon, doit payer, sur le pont de cette ville, quatre deniers, ou y<br />

faire un pet. » (Tité de la Police, par Delamare, t. I, p. 493 ; Glossaire de Ducange, au mot Bombum,<br />

etc.)<br />

On trouve dans ce Glossaire un autre exemple d'une pareille redevance. Celui qui, en Angleterre,<br />

tenait en fief des terres de sergenterie, dans le territoire de Hemingston, comté de Suffolc, était obligé<br />

de venir, chaque année, le jour de Noël, <strong>à</strong> la cour, et de faire, devant le roi, un saut, un sifflement et<br />

un petit pet... Debuit facere, die natali domini, singulis annis, coram domino rege unum saltum, unum<br />

siffletum et unum bombulum.

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